Kirghizstan : état d'urgence étendu à une seconde ville du sud (gouvernement)

Le Kirghizstan a étendu l'état d'urgence à une deuxième ville du sud de ce pays d'Asie centrale par crainte de "déstabilisation" à la suite des violences interethnniques meurtrières, a annoncé samedi le gouvernement provisoire.

L'état d'urgence a été décrété à Djalal-Abad par le gouvernement, "contraint de prendre cette décision car la zone de déstabilisation s'étend", a déclaré le chef adjoint du gouvernement intérimaire, Azimbek Beknazarov, à la télévision nationale.

Les violences entre Kirghiz et la minorité ouzbèke qui ont éclaté il y a deux jours à Och, deuxième ville du pays, et dans sa région, ont fait 65 morts et près de 850 blessés, selon un nouveau bilan du ministère de la Santé.

Plus tôt dans la journée, la présidente par intérim du Kirghizstan, Rosa Otounbaïeva, a appelé la Russie à lui fournir une assistance militaire pour tenter de rétablir l'ordre alors que la situation est "hors de contrôle".

Vendredi, le gouvernement intérimaire a décrété l'état d'urgence et un couvre-feu à Och et dans plusieurs districts voisins, précisant que ces mesures resteraient en vigueur jusqu'au 20 juin.

L'état d'urgence avait déjà été décrété à la mi-mai et pour près de deux semaines à Djalal-Abad (sud), fief du président déchu Kourmanbek Bakiev, à la suite d'affrontements sanglants.

Le gouvernement intérimaire avait attribué ces débordements aux partisans de M. Bakiev, chassé de la présidence début avril à l'issue d'un soulèvement populaire qui avait fait 87 morts.