Rechercher
Rechercher

Liban

« Home », ou la misère de la maladie et du rejet

La double misère des personnes (plus de 35 000 au Liban) souffrant de troubles mentaux et rejetés par leur famille a été présentée avec brio dans un documentaire réalisé par Philip Bajjaly, Home. Le film est axé sur l'hôpital psychiatrique al-Fanar (Nabatiyeh), fondé il y a une cinquantaine d'années par la famille al-Labban.
La réhabilitation de cet hôpital, tout comme le documentaire, ont été financés par le Bureau de coopération de l'ambassade d'Italie, dans le cadre du programme ROSS. Le documentaire a été visionné en avant-première jeudi soir, au palais de l'Unesco, sous le patronage et en présence de l'ambassadeur Gabriele Checchia, du réalisateur Philip Bajjaly, de Samar al-Labban, psychiatre et directrice de l'établissement, ainsi que d'un public nombreux.
Le documentaire s'attarde sur deux aspects de cette histoire hors du commun : d'une part, il y a la passion de la famille al-Labban, dont plusieurs générations se sont succédé à la gestion de cet établissement, depuis le père, Abdel Rahman, qui l'a fondé en 1962. Aujourd'hui, elles sont trois, l'épouse du fondateur, sa fille (Samar) et sa petite-fille, et elles continuent de le faire fonctionner dans des circonstances souvent difficiles et au prix de nombreux sacrifices ; d'autre part, il y a ces patients, malades et négligés car jugés inaptes à faire partie de leur famille et de la société.
À chaque patient, son histoire, et ces histoires sont plus émouvantes l'une que l'autre. Elles ont un fil conducteur : un terrible sentiment d'abandon. « Ma mère m'a déposé ici en me disant qu'elle reviendrait me chercher dans une demi-heure, et cela fait huit ans », raconte l'un d'eux avant de fondre en larmes. « Quels parents abandonnent ainsi leur enfant, en ne demandant jamais de ses nouvelles ? » lance une jeune femme de dix-neuf ans. Et les exemples sont nombreux. Pour ces patients, al-Fanar est bien plus qu'un hôpital psychiatrique, c'est la maison où une seconde famille tente de leur assurer un minimum de normalité, même si la blessure est profonde.
Le réalisateur Philip Bajjaly a exprimé l'espoir que ce film de trente minutes contribuera à changer le regard que porte la société libanaise aux personnes souffrant de troubles psychiatriques. Samar al-Labban a précisé que le choix de montrer le visage des patients (avec leur accord bien sûr) était mû par la volonté de souligner que la maladie n'est pas une source de honte. L'ambassadeur Checchia, enfin, a affirmé que l'Italie insiste pour que le concept de dignité humaine soit au centre de tous les projets d'aide, notant qu'au Liban, la présence d'une société civile dynamique seconde efficacement de telles actions.
La double misère des personnes (plus de 35 000 au Liban) souffrant de troubles mentaux et rejetés par leur famille a été présentée avec brio dans un documentaire réalisé par Philip Bajjaly, Home. Le film est axé sur l'hôpital psychiatrique al-Fanar (Nabatiyeh), fondé il y a une cinquantaine d'années...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut