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Liban - Le commentaire

Un centre de dialogue des religions au Liban, une protection internationale efficace...

Ce n'est pas la première fois que le Liban officiel est le point de rencontre des civilisations et des religions à la tribune des Nations unies, sans qu'aucune mesure concrète ne soit prise pour que ces déclarations se traduisent sur le terrain. Ce n'est pas non plus la première fois qu'il défend la cause palestinienne et celle de Jérusalem ainsi que la nécessité de conclure une paix juste et globale. Le président Sleimane Frangié avait évoqué ces questions le 15 novembre 1974 devant l'Assemblée générale des Nations unies au nom de tous les Arabes et il avait présenté le Liban comme un modèle de coexistence et de paix civile dans le monde.
M. Frangié avait déclaré : « Lorsque nous évoquons les droits des Palestiniens, nous nous référons à la Déclaration universelle des droits de l'homme. La cause palestinienne est celle de la justice et de la paix. Or paix et justice ne peuvent être dissociées. Le Liban adresse au monde un message de pardon et d'échange humain sur les bases du respect et du droit... Nous étions obligés d'accueillir nos frères palestiniens chassés par la violence israélienne qui continue de les poursuivre. Le Liban, ce petit pays en superficie, a ouvert son grand cœur et a lié son existence à celle de la justice. En défendant les droits des Palestiniens, le Liban défend la justice et montre les limites de la violence. Il aide les Palestiniens à résister pour reconquérir leurs droits, espérant que le monde appuie aussi cette cause juste pour épargner à la région des développements désastreux. »
Le président Frangié avait encore insisté sur la nécessité d'aider le peuple palestinien à retrouver ses droits et sa terre, car cette cause juste est la clé de toute solution honorable. Il s'était encore adressé à la conscience des dirigeants du monde, rappelant que Jérusalem n'est pas une ville comme les autres. Elle est un symbole religieux et un lieu de foi et de coexistence entre les religions. Elle doit être donc préservée et il faut contraindre Israël à appliquer les résolutions internationales.
Près de 36 ans plus tard, on continue à parler de paix, sans que celle-ci se réalise sur le terrain. Les résolutions internationales restent lettre morte et la communauté internationale n'a pas encore trouvé les moyens de les appliquer. Le 24 septembre 2008, le président Michel Sleiman avait aussi parlé devant l'Assemblée générale des Nations unies pour rappeler les dangers qui pèsent sur le Liban et pousser la communauté internationale à contraindre Israël à appliquer la résolution 1701. Le chef de l'État avait aussi insisté sur la détermination à combattre le terrorisme sous toutes ses formes et sur la volonté d'adopter une stratégie de défense nationale. Le président avait réclamé la création d'un centre pour le dialogue entre les civilisations géré par les Nations unies, ajoutant que la philosophie de l'existence du Liban repose sur la notion de dialogue et de coexistence consacrée par le pacte de 1943, puis reprise dans l'accord de Taëf et confirmée dans l'accord de Doha conclu en 2008.
Aujourd'hui encore, rien n'a changé ni sur le plan régional ni sur le plan interne. Israël poursuit sa politique agressive, notamment contre le modèle libanais qui constitue la négation de l'État israélien raciste. Israël cherche à détruire ce modèle et à imposer l'implantation des Palestiniens au Liban. Le Premier ministre a d'ailleurs réaffirmé, dans son discours prononcé lorsqu'il a présidé la séance du Conseil de sécurité consacrée au dialogue des cultures, la détermination des Libanais à ne pas renoncer à la coexistence et à continuer à mener un dialogue des religions basé sur l'acceptation de l'autre. Saad Hariri avait aussi axé son intervention sur l'importance du dialogue et de ce qu'il a appelé la diplomatie préventive pour régler les conflits par des moyens pacifiques.
Une fois de plus, le Liban a donné la preuve de sa volonté de servir de modèle de dialogue et de coexistence. Il faut maintenant concrétiser l'idée lancée par le président Sleiman de créer un centre de dialogue entre les religions à Beyrouth. Cette idée avait été avancée par l'ancien ambassadeur Fouad Turk après des consultations avec les principaux leaders du pays. Il faut maintenant que le gouvernement présente un projet concret sur ce centre avant de le soumettre à l'Assemblée générale des Nations unies. Mais cette idée reste tributaire de l'adoption d'une stratégie nationale de défense. L'ambassadeur Fouad Turk rappelle à qui veut l'entendre que la création d'un tel centre au Liban constitue la meilleure protection du pays contre les visées israéliennes. De la sorte, le Liban sera un lieu de pèlerinage pour tous ceux qui aspirent au dialogue et à la paix, n'en déplaise à Israël...
Ce n'est pas la première fois que le Liban officiel est le point de rencontre des civilisations et des religions à la tribune des Nations unies, sans qu'aucune mesure concrète ne soit prise pour que ces déclarations se traduisent sur le terrain. Ce n'est pas non plus la première fois qu'il défend la cause palestinienne et celle de Jérusalem ainsi...

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