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L'administration Obama a fait prévaloir son approche du dossier iranien

En obtenant un accord entre les grandes puissances pour sanctionner Téhéran, les Etats-Unis ont fait prévaloir leur approche du nucléaire iranien, surmontant entre autres écueils les réticences de la Chine.

La résolution soumise mardi au Conseil de sécurité de l'ONU ne ferme pas la porte au dialogue, ont confié à l'AFP divers diplomates.

Elle montre toutefois que pour le groupe des Six (Allemagne, Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni et Russie), Téhéran n'a pas répondu à la question de fond sur la finalité réelle -civile ou militaire- de son programme atomique. C'était l'argument principal de Washington.

Après avoir négocié avec la Turquie et le Brésil, l'Iran avait offert lundi d'échanger 1.200 kilos d'uranium enrichi à 3,5% contre 120 kilos d'uranium enrichi à 20%, une proposition très proche de celle faite en octobre dernier par les Six.

Mais Washington a pointé le fait que depuis octobre, l'Iran a continué de faire tourner ses centrifugeuses à plein régime, et a même commencé en février d'enrichir de l'uranium à 20%. Et l'accord de dernière minute conclu à Téhéran lundi prévoit la poursuite de cet enrichissement à 20%.

Les Six considéraient de toute façon l'échange d'uranium comme une "mesure destinée à créer la confiance" entre l'Iran et les grandes puissances, plutôt que comme un moyen de répondre aux inquiétudes.

"C'était un moyen, pas une fin. Cela ne réglait pas le problème de fond", a insisté mardi Philip Crowley, le porte-parole de la diplomatie américaine, dont l'analyse a été reprise à son compte par un diplomate occidental mercredi à l'ONU.

Selon cette dernière source, le consensus entre les Six pour de nouvelles sanctions a d'ailleurs été obtenu vendredi 14 mai à New York, trois jours avant la conclusion de l'accord de Téhéran.

Les diplomates ont ensuite pris le week-end pour consulter une dernière fois leurs capitales, avant une ultime réunion de "calage" à huis clos lundi matin, suivie de l'annonce mardi par la chef de la diplomatie américaine, Hillary Clinton.

Six semaines se seront écoulées entre la diffusion du projet de résolution par les Etats-Unis et l'accord entre les Six. Mais l'effort de Washington s'est en réalité déployé sur des mois.

Depuis la fin 2009, la secrétaire d'Etat Hillary Clinton a proclamé inlassablement, dans toutes les instances et tous les pays où elle s'est rendue, que la République islamique ne respecterait ses obligations de transparence et de non-prolifération que si elle y était forcée.

En avril, le président Barack Obama a exploité la signature du traité Nouveau START de désarmement nucléaire avec la Russie, puis le sommet de Washington sur la sécurité nucléaire, pour plaider devant le monde entier le danger d'un Iran nucléarisé.

Les Européens ont soutenu l'Amérique tout au long du processus, et la Russie s'est ralliée peu à peu.

La clé d'un accord était l'adhésion de la Chine, principale partenaire commerciale de l'Iran, et dont la réticence aux sanctions semble n'avoir cédé que ces derniers jours.

Le blog américain China Matters supputait même, mercredi, que Pékin a pu être "pris à contre-pied" en début de semaine, entre l'accord Iran-Turquie-Brésil et la décision prise par Washington d'annoncer la résolution.

"Diffuser un projet de résolution sur l'Iran (au sein du Conseil de sécurité) ne veut pas dire que la porte de la diplomatie est fermée", a d'ailleurs insisté mardi l'ambassadeur chinois à l'ONU Li Baodong. "Le dialogue, la diplomatie et les négociations sont le meilleur moyen de traiter le dossier du nucléaire iranien", a-t-il ajouté.

En obtenant un accord entre les grandes puissances pour sanctionner Téhéran, les Etats-Unis ont fait prévaloir leur approche du nucléaire iranien, surmontant entre autres écueils les réticences de la Chine.
La résolution soumise mardi au Conseil de sécurité de l'ONU ne ferme pas la porte au dialogue, ont confié à...