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Économie - Étude

Les pays industrialisés souffrent de la « malédiction » de la dette

Les pays industrialisés souffrent d'une « malédiction » de la dette et certains États comme le Japon devraient attendre jusqu'en 2084 pour ramener leur endettement à un niveau raisonnable, a indiqué hier l'Institute for Management Development (IMD) en Suisse.
« Les déficits budgétaires atteignent aujourd'hui des sommets et on estime que l'endettement moyen des pays du G20 va grimper de 76 % de leur PIB total en 2007 à 106 % en 2010 », a averti le professeur Stéphane Garelli, directeur du centre mondial de compétitivité de l'IMD.
Dans l'étude publiée par ce centre, les chercheurs ont évalué le temps qu'il faudra à différentes nations pour ramener la dette à 60 % de leur PIB, soit les critères de Maastricht en vigueur dans la zone euro.
 Selon les calculs de l'IMD, il faudra 74 ans au Japon pour ramener sa dette sous cette barre, 50 ans à l'Italie, 27 ans au Portugal et 25 ans à la Belgique.
Les États-Unis atteindront cet objectif en 2033, l'Islande en 2032, la Grèce en 2031, la France en 2029 et l'Espagne en 2019.
Mais tous les pays fortement endettés ne sont pas logés à la même enseigne. « Le Japon, l'Italie et la Belgique sont fortement endettés, mais leurs créanciers sont principalement des institutions nationales » ce qui facilite le remboursement, a précisé M. Garelli. Par contre, la Grèce et le Portugal font face aux demandes de banques étrangères, qui détiennent 106 milliards d'euros de la dette grecque et 44 milliards de la dette portugaise.
Ces deux pays ainsi que l'Espagne - qui sont au centre d'une nouvelle crise financière en Europe en raison de leur dettes publiques importantes - souffrent par ailleurs d'un « problème de crédibilité » car ils n'ont pas les moyens de rembourser.
« Ce qui importe, c'est non seulement la taille absolue de la dette publique, mais aussi le temps qu'il faudra pour la résorber », a expliqué le professeur, selon lequel des pays fortement endettés risquent de subir une importante perte de compétitivité.
Problème supplémentaire, certains pays ont contracté une partie de leur dette en devises étrangères, comme le Royaume-Uni et l'Islande, les exposant aux risques de change.
Les dettes de la Grèce et du Portugal sont par contre libellées à hauteur de 75 % en euros et celle des États-Unis majoritairement en dollars.
L'UE a mis en place le 10 mai un plan de secours historique de la zone euro avec l'aide du FMI de 750 milliards d'euros, destinée à calmer les marchés affolés par la gravité de la situation de la Grèce et les risques de contagion à d'autres pays tels que l'Espagne et le Portugal.
Le Fonds monétaire international (FMI) a par ailleurs demandé hier au Japon de commencer à réduire dès 2011 son endettement, lequel s'accroît d'année en d'année.
Mais le tableau n'est pas totalement noir, a souligné l'IMD. Car 40 des 58 pays passés en revue ne souffrent pas d'endettement, notamment Singapour et la Suisse.
Dans le classement mondial de la compétitivité qu'a établi l'IMD pour cette année, Singapour figure par ailleurs pour la première fois en tête du classement, suivi par Hong Kong et les États-Unis, ex-leader de ce classement.
La Suisse arrive en quatrième position, l'Allemagne 16e et la France 24e sur un total de 58 pays passés au crible.
Les deux États du sud-est de l'Asie « ont démontré une grande résistance face à la crise (...) et ils prennent maintenant pleinement avantage de la croissance dans la région », selon l'institut de Lausanne.
Les États-Unis ont, quant à eux, surmonté la crise grâce notamment à la taille de leur économie.

Les pays industrialisés souffrent d'une « malédiction » de la dette et certains États comme le Japon devraient attendre jusqu'en 2084 pour ramener leur endettement à un niveau raisonnable, a indiqué hier l'Institute for Management Development (IMD) en Suisse.« Les déficits budgétaires atteignent...

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