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Économie - Zone euro

Pour préserver l’euro, Merkel enjoint aux Européens de prendre modèle sur l’Allemagne

La chancelière allemande lance un appel aux accents dramatiques pour sauver la monnaie unique.

La chancelière allemande Angela Merkel a appelé ses partenaires européens à prendre modèle sur son pays en adoptant « une nouvelle culture de stabilité ».Lennart Preiss/AFP

Pour préserver l'euro, l'Europe n'a qu'à prendre exemple sur l'Allemagne : tel est le sens du message délivré par la chancelière Angela Merkel hier aux députés, dans un appel aux accents dramatiques à sauver la monnaie unique et, avec elle, le projet européen tout entier.
« L'euro est en danger, et si nous ne nous prémunissons pas contre ce danger, les conséquences pour l'Europe seront incalculables et les conséquences au-delà de l'Europe seront incalculables, a déclaré la chancelière conservatrice. Si l'euro échoue, l'Europe échoue. »
Elle défendait devant les députés du Bundestag, Chambre basse du Parlement, le projet de loi sur la participation de l'Allemagne au plan européen de plusieurs centaines de milliards d'euros de soutien à la zone euro.
Première économie européenne, l'Allemagne contribuera jusqu'à 150 milliards d'euros au vaste dispositif mis en place par l'Union européenne et le Fonds monétaire international (FMI) pour renflouer les caisses des pays de la zone euro très endettés.
« Je veux que l'Europe s'engage à (adopter) une nouvelle culture de stabilité », a déclaré la chancelière. Et le modèle, c'est l'Allemagne : « Notre culture de stabilité a plus que fait ses preuves. »
« Les règles ne doivent pas s'orienter sur les plus faibles, mais sur les plus forts », a-t-elle encore ajouté, un appel aux autres membres de l'union monétaire à prendre exemple sur l'Allemagne.
Celle-ci, avec une dette représentant environ 73 % de son produit intérieur brut (PIB), là où les traités européens fixent une limite de 60 %, n'est pas un parangon de vertu. Mais par rapport à la Grèce (115 %) ou encore l'Italie (116 %), elle fait figure de bon élève.
Et surtout, « nous avons adopté dans notre Constitution le plafond d'endettement », mesure que Berlin aimerait voir étendue à ses partenaires.
Si les contrevenants persistent à « vivre au-dessus de leurs moyens », Mme Merkel n'est pas à cours d'idées pour les sanctionner : blocage des fonds structurels européens, retrait des droits de vote dans les institutions européennes et, au pire, mise en faillite, selon une « procédure imposée » à élaborer.
Le président de la Bundesbank Axel Weber a, lui aussi, préconisé une telle procédure devant les députés. Ce serait, selon lui, « une contribution importante visant à assurer la stabilité de l'union monétaire ».
Le ministre des Finances, Wolfgang Schäuble, présentera ces propositions à ses homologues européens vendredi à Bruxelles. D'ici là, le Bundestag, où la coalition gouvernementale détient la majorité, devrait adopter le projet de loi.
« Il y a certainement urgence », a dit M. Weber, « tant que l'incertitude règne », les marchés restent très nerveux. « Il est essentiel que vendredi on puisse dire : l'Allemagne a décidé, la somme est disponible ».
L'opinion publique allemande est moins hostile au plan de soutien européen qu'elle ne l'était face à l'aide à la Grèce, votée début mai, bien qu'il soit beaucoup plus important.
Mais les députés posent un certain nombre de conditions à leur aval en matière de régulation des marchés financiers. Mme Merkel leur a promis mercredi de s'engager en faveur d'une taxation des activités financières dans le cadre du G20.
Et M. Schäuble a estimé plus tard qu'en l'absence de coordination internationale ou « si ça coince à cause de la Grande-Bretagne (....) on devra essayer avec la zone euro ». Le Royaume-Uni a à cœur de protéger la place financière qu'est Londres.
L'Allemagne s'est attiré les foudres de la France après l'interdiction annoncée mardi de certaines transactions à découvert sur les obligations d'État et instruments financiers de couverture (CDS). Mais le gouvernement maintient sa position, qui a reçu le soutien du président de la Commission européenne José Manuel Barroso.
Pour préserver l'euro, l'Europe n'a qu'à prendre exemple sur l'Allemagne : tel est le sens du message délivré par la chancelière Angela Merkel hier aux députés, dans un appel aux accents dramatiques à sauver la monnaie unique et, avec elle, le projet européen tout entier.« L'euro est en danger, et si nous ne...

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