Les autorités relevant du mouvement islamiste palestinien Hamas ont démoli une vingtaine de maisons à Rafah, dans le sud de la bande de Gaza, au motif qu'elles avaient été construites sans permis, a affirmé mercredi le Centre Palestinien pour les Droits de l'Homme.
"L'agence chargée de gérer les biens fonciers a détruit dimanche 20 maisons, dont cinq en béton armé, dans le quartier de Tall al-Soltan à Rafah avec l'aide de la police au motif qu'elles étaient construites sur des terrains publics", a indiqué l'organisation dans un rapport.
"Vingt familles, soit environ 150 personnes, ont été délogées, dont la majorité a été contrainte de monter des tentes sur les gravats", a-t-elle poursuivi, précisant que deux autres logements en cours de construction avaient été rasés lundi à Khan Younès.
L'ONG a estimé que ces opérations "violent le droit de chaque citoyen à un logement décent", affirmant que 180 autres habitations pourraient être détruites à Rafah.
Elle a appelé le Hamas à "mettre fin à toutes les destructions (...) d'autant plus que la majorité (des habitants) sont des familles pauvres ou ont perdu leur maison, détruite par l'occupation israélienne ces dernières années".
Certains Palestiniens expulsés ont affirmé à l'ONG avoir été frappés à coups de matraque ou de crosse par la police.
Mohammed Awad, un responsable du Hamas, a affirmé qu'il ne s'agissait pas d'une décision gouvernementale.
"La décision de détruire ces maisons se trouvant sur les terrains publics est une décision émanant d'un tribunal civil", a-t-il dit.
La bande de Gaza est soumise à un strict blocus israélien appuyé par l'Egypte --sauf pour les produits de première nécessité-- depuis la prise de pouvoir du Hamas dans ce territoire en juin 2007, à la faveur d'un coup de force contre l'Autorité palestinienne de Mahmoud Abbas.
Les Israéliens interdisent notamment l'importation de matériaux de construction en faisant valoir qu'ils peuvent être utilisés pour fabriquer des bunkers.
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