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Économie - Dette

Les États de l’UE appellent à leur tour Bruxelles à la rigueur

Le projet de budget de la Commission européenne pour 2011, chiffré à 142,6 milliards d'euros, a été critiqué par les pays membres de l'Union. Ces derniers ont en effet estimé que l'augmentation de ce budget était injustifiée dans un contexte d'économie pour tous, voire d'austérité pour certains.
Les gouvernements européens, sous pression de Bruxelles pour réduire leurs déficits nationaux, ont à leur tour demandé davantage d'économies à la Commission européenne dans son projet de budget de l'UE pour 2011, qui prévoit une hausse des dépenses de fonctionnement de 4,5 %. Ce projet de budget doit commencer à être discuté aujourd'hui par les ministres européens des Finances et le débat s'annonce tendu. « On est d'accord pour dépenser mieux mais pas pour dépenser plus », a estimé hier un diplomate européen. « La Commission européenne est quand même celle qui demande à tous les États des efforts budgétaires pour réduire les déficits, elle doit faire la même chose pour ce qui la concerne », a-t-il ajouté. « Elle ne peut pas faire comme s'il n'y avait pas de crise économique ». Un diplomate d'un autre grand pays européen a dit « attendre avec impatience de savoir pourquoi le budget de la Commission devrait croître en termes réels de 6 % au moment où Olli Rehn (le commissaire aux Affaires économiques, NDLR) dit aux pays qu'ils doivent réduire leurs déficits ». Un document du Conseil de l'UE (l'organe représentant les États) publié en vue de la réunion d'aujourd'hui souligne du reste que « compte tenu du fait que la plupart des États européens sont sous le coup d'une procédure pour déficit excessif, le budget (de l'UE) devra plus que jamais prendre en compte les contraintes budgétaires nationales ». Le projet de budget 2011 prévoit une augmentation des frais administratifs des institutions européennes de 4,5 % (+2,9 % pour la Commission), incluant des créations de postes et des hausses de salaires, selon les chiffres de l'exécutif européen. Les institutions de l'UE et les gouvernements européens se sont engagés dans un bras de fer depuis fin 2009 au sujet d'une revalorisation salariale pour quelque 50 000 fonctionnaires européens. Les gouvernements n'acceptent en effet qu'une hausse de 1,9 %, compte tenu de la crise, contre 3,7 % réclamés par les fonctionnaires, soutenus par la Commission européenne qui a attaqué en justice les États de l'UE pour obtenir gain de cause.
Le porte-parole de la Commission pour les questions budgétaires, Patrizio Fiorilli, interrogé par l'AFP, a fait valoir hier que l'exécutif européen lui-même n'enregistrerait aucune création nette de poste. Selon lui, le traité de Lisbonne, ratifié fin 2009, a élargi les compétences de certains organismes européens, comme le Parlement, le Comité des régions ou le Comité économique et social. Il en a créé aussi de nouveaux, comme le service diplomatique européen. Et « sans personnel, ceux-ci ne peuvent fonctionner », a-t-il expliqué. Il a aussi justifié la progression des frais de fonctionnement par l'augmentation des charges pour les retraites, « comme partout en Europe », et par la hausse « des frais de sécurité en plusieurs endroits du monde où le personnel de l'UE travaille ». Sur un total de 142,6 milliards d'euros, le projet de budget de l'UE pour 2011 prévoit environ 64,4 milliards d'euros pour des actions en lien avec la relance économique en Europe (+3,4 % par rapport à 2010). Le porte-parole de la Commission a justifié cette hausse, estimant « que c'est justement en période de crise qu'on doit contribuer au redressement en investissant des projets d'avenir ».

Les gouvernements européens, sous pression de Bruxelles pour réduire leurs déficits nationaux, ont à leur tour demandé davantage d'économies à la Commission européenne dans son projet de budget de l'UE pour 2011, qui prévoit une hausse des dépenses de fonctionnement de 4,5 %. Ce projet de budget doit commencer...

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