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Économie - Crise budgétaire

La Grèce demande une première aide dans un climat encore incertain

Le gouvernement grec a demandé un premier versement de 20 milliards d'euros.

Le président et le Premier ministre grecs, réunis avec les dirigeants de partis politiques.Louisa Gouliamaki/AFP

La Grèce a demandé hier le versement immédiat de 20 milliards d'euros, première tranche du plan de sauvetage de l'Union européenne et du FMI, dans un climat d'incertitude marqué par une baisse des marchés malgré l'accord historique de soutien à la zone euro.
Le ministère des Finances a envoyé dans la journée une lettre à la Commission européenne, à la Banque centrale européenne et au Fonds monétaire international demandant un premier versement de 20 milliards d'euros, sur un plan de 110 milliards d'euros sur trois ans, adopté définitivement vendredi. Première activation d'un mécanisme inédit, ce versement « doit être immédiat, peut-être dans la journée », a affirmé le ministère.
Une bouffée d'air pour la Grèce qui avait reconnu fin avril ne pas être en mesure de rembourser, le 19 mai, 9 milliards de dette arrivant à échéance, du fait de l'envolée des taux du marché.
En échange du plan de sauvetage, la Grèce s'est engagée à mettre en œuvre une sévère cure d'austérité pour réduire son déficit public qui frôlait 14 % du PIB en 2009. Une rigueur qui passe mal dans le pays, même si une majorité des Grecs disent pour l'heure l'accepter.
Les syndicats ont annoncé une nouvelle manifestation pour aujourd'hui, alors que le gouvernement a adopté un projet de réforme des retraites qui prévoit une réduction des pensions de 7 % en moyenne d'ici à 2015 et un report de l'âge de départ à la retraite.
Le gouvernement craint de nouveaux débordements après une grève générale endeuillée mercredi dernier par trois morts dans l'incendie d'une banque en marge des défilés.
La Grèce fait figure de laboratoire pour les autres pays européens auxquels la Commission européenne demande de réduire des déficits élevés qui mettent en doute la solidité de la zone euro.
Si les Bourses avaient salué lundi dans l'euphorie l'accord historique d'un plan de soutien à la zone euro pouvant atteindre 750 milliards d'euros, elles retrouvaient la prudence mardi, ouvrant en nette baisse alors que la monnaie unique, baromètre de la crise en zone euro, évoluait autour de 1,27 dollar, après être brièvement repassé la veille au-dessus de la barre symbolique de 1,30 dollar.
L'agence de notation Moody's avait douché l'enthousiasme lundi en fin de journée en prévenant qu'elle pourrait encore abaisser dans les prochaines semaines la note de la Grèce et du Portugal.
Jean-Pierre Jouyet, président du gendarme français de la Bourse, voit, lui, une possible attaque sur les marchés du Royaume-Uni, qui a refusé de participer au mégaplan UE-FMI et cumule déficits et transition politique incertaine.
Conscients d'une situation encore loin d'être stabilisée, les ministres européens des Finances ont déjà affirmé que l'Espagne et le Portugal annonceraient cette semaine de nouveaux plans d'économies.
Les mesures envisagées par ces pays seront examinées le 18 mai par les ministres des Finances de la zone euro, a annoncé hier le commissaire européen aux Affaires économiques Olli Rehn.
L'Espagne et le Portugal « doivent prendre des mesures concrètes dès à présent pour améliorer la situation de leurs finances publiques à la fois cette année et l'an prochain », a expliqué M. Rehn.
M. Rehn a ajouté que d'autres pays devront également s'y atteler, jugeant la dette publique de l'Italie « élevée ». L'Italie « doit continuer à intensifier ses efforts de consolidation budgétaire » et la France « doit aussi accélérer sa consolidation », a souligné M. Rehn.
Même son de cloche au FMI qui a estimé dans un rapport que l'endettement public a atteint la cote d'alerte dans la plupart des pays européens, et préconisé de « vigoureux efforts de rééquilibrage » malgré une reprise « modérée et inégale ».
L'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) a quant a elle jugé que le plan de l'UE était « crédible » et allait permettre de « fournir le temps nécessaire pour examiner objectivement » la situation de chaque pays.
Les grands argentiers de la planète, dont le patron du FMI, Dominique Strauss-Kahn, celui de la BCE - intervenue de façon inédite pour fournir de l'argent aux pays en difficulté - Jean-Claude Trichet ou encore le financier George Soros, se retrouvaient, eux, à Zurich, pour parler bien évidemment des crises en cours.
Également présent, le vice-président de la Réserve fédérale américaine (Fed) Donald Kohn, a demandé une réduction des « déséquilibres mondiaux » et un renforcement de « la gouvernance des systèmes financiers ».
La Grèce a demandé hier le versement immédiat de 20 milliards d'euros, première tranche du plan de sauvetage de l'Union européenne et du FMI, dans un climat d'incertitude marqué par une baisse des marchés malgré l'accord historique de soutien à la zone euro.Le ministère des Finances a envoyé dans la...

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