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Économie - États-Unis

Le ton monte à Washington sur la réforme de Wall Street

La régulation financière est devenue la priorité législative numéro un du président Barack Obama.

Les débats ont pris un tour agressif la semaine dernière à Washington autour de la réforme de la régulation financière, devenue la priorité législative numéro un du président Barack Obama après l'adoption fin mars de la réforme de la couverture maladie.
À plusieurs reprises au cours de la semaine, le président a vivement défendu la réforme, retrouvant ses meilleurs accents de campagne.
Dans son allocution radiophonique hebdomadaire samedi, il a accusé les chefs républicains du Sénat d'avoir rencontré des patrons du secteur financier afin de s'entendre avec eux sur les moyens de « bloquer » la réforme. Selon M. Obama, le chef républicain du Sénat Mitch McConnell a « formulé l'hypothèse cynique et trompeuse » selon laquelle la réforme continuera de permettre des sauvetages d'entreprises financières par des fonds publics.
« Jamais plus les contribuables ne se retrouveront dans le pétrin parce qu'une entreprise financière est jugée trop grosse pour faire faillite (too big to fail) », a martelé le président qui a juré de « protéger les consommateurs » et de responsabiliser Wall Street. « Une chose est sûre : d'une façon ou d'une autre, nous irons de l'avant », a-t-il conclu en qualifiant le projet de loi de « trop important » pour être abandonné ou retardé.
Mais à moins de sept mois des élections parlementaires de mi-mandat, l'opposition républicaine entend donner de la voix sur cette réforme populaire, afin d'engranger des points auprès des électeurs.
Unis dans leur opposition, les 41 républicains de la Chambre haute ont envoyé vendredi une lettre au chef de la majorité démocrate, Harry Reid, pour signifier leur opposition à la réforme de la régulation financière sous sa forme actuelle, c'est-à-dire telle qu'adoptée, sans les voix de l'opposition, par la commission bancaire du Sénat en mars.
Nombre d'entre eux ont affirmé que le projet de loi actuel continuera d'autoriser les sauvetages d'entreprises financières aux frais des contribuables.
Ils semblent adhérer, sans le revendiquer, aux théories du tacticien politique conservateur Frank Luntz, pour lequel « la meilleure façon de tuer un projet de loi est de le lier aux grands plans de sauvetage financier ».
Les républicains se plaignent aussi d'une disposition prévoyant la création d'un fonds de 50 milliards de dollars par les grandes institutions financières, destiné à être utilisé en cas de difficulté.
Face à ce mur de critiques, le sénateur démocrate Chris Dodd, principal auteur du projet de loi, a fustigé cette semaine la « désinformation » orchestrée selon lui par les républicains.
Mais Sheila Bair, proche des républicains et présidente de l'Agence fédérale américaine de garantie des dépôts bancaires (FDIC), a refusé de verser dans la polémique partisane, en assurant que le projet de loi de M. Dodd allait empêcher les sauvetages financiers par des fonds publics.
M. Obama a aussi menacé vendredi de mettre son veto au projet de régulation financière en discussion au Sénat si le texte n'est pas suffisamment contraignant sur les produits dérivés, des outils financiers complexes impliqués dans le déclenchement de la crise de l'automne 2008.
La Chambre des représentants a déjà adopté un projet de loi en décembre. Le Sénat doit encore se prononcer sur sa propre version, mais les démocrates qui ne comptent que sur 59 voix sur 100 au Sénat ont besoin des voix d'élus républicains pour faire adopter le texte.
Les débats ont pris un tour agressif la semaine dernière à Washington autour de la réforme de la régulation financière, devenue la priorité législative numéro un du président Barack Obama après l'adoption fin mars de la réforme de la couverture maladie.À plusieurs reprises au cours de la semaine, le...

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