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Économie - Dette

Le Parlement grec adopte une réforme fiscale pour réduire le déficit public

Berlin refuse de « spéculer » sur l'idée de 90 milliards de crédits à Athènes.

Les chauffeurs de taxi ont manifesté hier devant le Parlement grec pour protester contre la réforme. Yiorgos Karahalis/Reuters

Le Parlement grec a adopté hier à la majorité une loi de réforme fiscale, qui vise à lutter contre la corruption et à réduire l'énorme déficit public pour sortir le pays de la crise.
La loi a été votée sur le principe par la majorité socialiste, par 158 voix sur l'ensemble des 300 sièges du Parlement. Deux autres votes sur les articles du texte et sur l'ensemble de la loi doivent conclure jeudi le débat parlementaire.
« Le nouveau projet de loi est pour la Grèce une révolution, c'est une rupture en faveur de tout le monde, en faveur d'une économie propre contre l'argent sale », a martelé le Premier ministre Georges Papandréou au cours du débat juste avant le vote de la loi.
La réforme fiscale vise essentiellement à imposer davantage les gros revenus, la fortune foncière de l'Église de Grèce, à augmenter les impôts sur les sociétés offshore et supprimer diverses exemptions fiscales dont bénéficiaient plusieurs catégories de contribuables.
Selon M. Papandréou, cette réforme va « rationaliser » le système fiscal, lutter « contre la corruption » endémique dans le pays, et constitue « un premier pas pour faire sortir le pays de la crise ».
La Grèce fait face à une dette abyssale qui s'élève à environ 300 milliards d'euros tandis que son déficit a été chiffré pour 2009 à 12,9 % du produit intérieur brut, ce qui gêne considérablement les besoins d'emprunt du pays sur les marchés internationaux.
« Même si le pays a su écarter l'éventualité d'une faillite et essaie actuellement de retrouver la stabilité économique et la croissance, le modèle de gestion du pays doit changer car ce modèle a sûrement fait faillite », a souligné M. Papandréou lors du débat.
Les syndicats des chauffeurs de taxi et des avocats ont entamé hier une grève de deux et trois jours respectivement contre cette réforme fiscale, qui supprime des exonérations dont ils jouissaient. Les vendeurs des marchés populaires observent également de leur côté depuis mardi une grève de 48 heures pour protester contre l'obligation d'utiliser des caisses enregistreuses, prévue par la loi.
Le gouvernement socialiste a déjà pris ces derniers mois une série de mesures d'austérité, touchant surtout la fonction publique : gel des salaires, baisse de 10 % des primes, diminution de 30 % des heures supplémentaires, arrêt total des embauches en 2010, sauf dans les secteurs de la santé, de l'éducation et de la sécurité.
Dimanche, les seize pays de la zone euro ont annoncé être prêts à accorder 30 milliards d'euros à la Grèce à un taux favorable de 5 %, soit un tiers de moins que le taux de 7,5 % dont devait s'acquitter l'État grec sur les marchés. Le Fonds monétaire international (FMI) devrait aussi prêter de l'argent à la Grèce.
Cependant, les inquiétudes sur la capacité du pays à emprunter sur le long terme continuent à peser sur le marché, les rendements des obligations d'État grecques repartant à la hausse mercredi, atteignant le seuil de 7 %.
Pour leur part, les ministres des Finances de la zone euro n'ont pas exclu qu'un volume total de crédit de 90 milliards d'euros soit nécessaire sur trois ans pour aider la Grèce, affirme le Handelsblatt mercredi, un montant sur lequel Berlin a refusé de « spéculer ». Les 30 milliards d'euros de prêts que les seize pays de la zone euro sont prêts à consentir à la Grèce en 2010 à un taux favorable de 5 % ne sont qu'« un premier pas », affirme un membre du Conseil des ministres allemand cité par le Handelsblatt. « Un volume de crédit allant jusqu'à 90 milliards d'euros n'est pas exclu » sur trois ans, selon une source proche de la Commission européenne citée par le journal.
« Je ne peux pas confirmer ce chiffre », a rétorqué devant la presse le porte-parole du ministère allemand des Finances Michael Offer. Les ministres de la zone euro ont annoncé dimanche « un programme qui doit couvrir une période de trois ans, avec un volume de crédits allant jusqu'à 30 milliards d'euros pour la première année », soit 2010, mais « tout le reste n'est que spéculation (...). Il n'y a pas de chiffre pour les prochaines années », a dit M. Offer. « Et il y a sûrement une raison au fait que cela ait été formulé comme ça », a-t-il ajouté.
Le chef de file des ministres des Finances de la zone euro, le Luxembourgeois Jean-Claude Juncker, a indiqué de son côté à l'AFP qu'il était « trop tôt pour apporter une réponse » sur le montant que pourrait atteindre le plan sur trois ans.
Le Parlement grec a adopté hier à la majorité une loi de réforme fiscale, qui vise à lutter contre la corruption et à réduire l'énorme déficit public pour sortir le pays de la crise.La loi a été votée sur le principe par la majorité socialiste, par 158 voix sur l'ensemble des 300 sièges du...

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