L'Espagne prépare une relance du processus de paix au Proche-Orient

L'Espagne prépare avec la France et l'Egypte une relance du processus de paix au Proche-Orient à l'occasion d'un sommet de plus de quarante pays de la Méditerranée prévu en juin à Barcelone, a déclaré samedi le ministre espagnol des Affaires étrangères.

"Nous sommes en train de parler avec nos amis français et égyptiens, co-présidents de l'UPM, pour lancer une initiative politique, pour qu'on puisse faire redémarrer le processus de paix au Proche-Orient", a dit M. Miguel Angel Moratinos s'exprimant en français à un forum sur la Méditerranée à Paris.

Quarante-trois chefs d'Etat et de gouvernement vont être invités au deuxième sommet de l'Union pour la Méditerranée (UPM) le 7 juin dans la ville d'Espagne qui accueille le secrétariat de cette organisation créée il y a deux ans à Paris par l'Egypte et la France.

Les dirigeants israélien Benjamin Netanyahu, palestinien Mahmoud Abbas et syrien Bachar al-Assad notamment sont attendus, a-t-il dit à la presse.

Il n'a pas offert de perspectives concrètes nouvelles au processus de paix actuellement bloqué par la colonisation israélienne dans les territoires palestiniens occupés, rappelant que la solution était dans la co-existence d'un Etat palestinien à coté d'Israel.

Le ministre espagnol, dont le pays assure la présidence tournante de l'UE jusqu'à la fin juin, a fixé deux objectifs à court terme: faciliter la reprise des négociations entre Palestiniens et Israéliens sous la direction des Etats-Unis et assurer un succès de Barcelone.

"Nous travaillons pour préparer avec la France et l'Egypte quelque chose d'important pour Barcelone", a-t-il dit.

Il a aussi estimé que le sommet permettrait un accord d'association économique entre l'Union européenne et la Syrie, seul pays de la rive Sud de la Méditerranée à ne pas avoir conclu d'accord de ce type avec l'UE.

"Je crois que les conditions sont là pour finaliser l'accord et le signer" à Barcelone, a-t-il dit.

Auparavant, M. Moratinos doit retrouver lundi à Madrid le Premier ministre palestinien Salam Fayyad, le représentant du Quartette international Tony Blair et peut-être l'émissaire américain pour le Proche-Orient, George Mitchell, pour discuter du soutien économique à l'Autorité palestinienne du président Mahmoud Abbas.

"Notre premier objectif immédiat, urgent, est que d'ici une, deux, trois semaines, un mois, les pourparlers reprennent", a-t-il dit.

Il a de nouveau souligné que la colonisation israélienne devait s'arrêter.

"On doit tout faire pour arrêter la colonisation. Il faut y avoir la pression diplomatique, politique, pour éviter que ça continue", a-t-il dit.

Sinon, a-t-il ajouté, "même quand les hommes politiques se mettront autour d'une table pour définir un Etat palestinien ce sera impossible parce qu'il n'y aura pas les conditions territoriales pour définir un Etat viable palestinien".