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Liban - À Beyrouth les 7 et 8 avril pour l’expo « Paris-Beyrouth en toutes lettres »

Delanoë veut encourager la décentralisation et saluer « le plus beau des ponts entre l’Orient et l’Occident »

Le maire de Paris à notre correspondant à Paris, Élie Masboungi : « Le patrimoine libanais représente une richesse universelle. »

M. Bertrand Delanoë, maire de Paris, effectuera les 7 et 8 avril une visite à Beyrouth pour inaugurer l'événement littéraire « Paris-Beyrouth en toutes lettres » et assister à une présentation de la réhabilitation de la « Maison Jaune », projet réalisé avec la contribution de la ville de Paris.
M. Delanoë - qui doit rencontrer le président et les responsables de la municipalité de Beyrouth pour lancer ces deux manifestations avant d'être reçu par le président Michel Sleiman et le chef du gouvernement Saad Hariri - a accordé à L'Orient-Le Jour une interview exclusive et a rappelé les liens étroits qui unissent Paris et Beyrouth et l'amitié séculaire franco-libanaise. Il a rappelé l'aide de Paris depuis 2008 à la décentralisation au Liban avec le soutien de l'Organisation mondiale des villes, projet qui vise à la « mobilisation des instruments juridiques et financiers pertinents et au renforcement du rôle des autorités locales dans ce processus ».
M. Delanoë a tenu à saluer dans le cadre de cette interview « la stabilité politique qui semble s'installer au Liban depuis l'élection du président Michel Sleiman et la formation de la coalition gouvernementale autour de M. Saad Hariri ». Il a ensuite assuré les Libanais de l'amitié, de l'admiration et de l'affection de Paris ajoutant que la capitale française, à l'image de la France, ressent une tendresse particulière pour le peuple libanais.

Voici la teneur de l'interview de M. Delanoë :

Question : Monsieur le Maire, votre grande amitié pour le Li ban se concrétise encore une fois par un voyage à Beyrouth. Quelle est pour vous l'importance de cette inauguration de l'événement « Paris-Beyrouth en toutes lettres » et de votre participation à la présentation du projet de la « Maison Jaune » aux côtés d'officiels libanais ?

Réponse : « Ce sont là des événements qui symbolisent à mes yeux une relation de véritable fraternité entre nos deux villes. La Maison Jaune, dédiée aux réflexions sur l'urbanisme ainsi qu'à l'histoire de Beyrouth - et placée de surcroît, sur la « ligne verte » - est en soi un vrai point de rencontre entre les cultures. Quant à « Paris-Beyrouth en toutes lettres », c'est une manifestation qui, à l'occasion de « Beyrouth, capitale mondiale du livre », fait écho à un événement que nous avons créé l'année dernière, « Paris en toutes lettres », une fête des mots, du verbe, de la littérature et de ce bien si précieux que nous avons en partage : la langue et les valeurs qu'elle porte. Je suis donc heureux que ce vecteur essentiel inspire une telle initiative ».

Au moment où le Liban reprend sa place dans la région et dans le monde sous la conduite d'un président et d'un gouvernement d'union nationale, comment comptez-vous concrétiser le soutien de la ville de Paris à Beyrouth, particulièrement dans les domaines de la gouvernance municipale, des services de la voirie, de la circulation, des transports et de la lutte contre la pollution ?
« D'abord, je veux saluer la stabilité politique qui semble s'installer depuis l'élection du président Sleiman et la formation de la coalition gouvernementale autour de mon ami Saad Hariri. Le Liban a évidemment besoin de cette paix civile. Quant à nos deux cités, rappelons que Beyrouth et Paris sont liés par un accord de coopération depuis 1993. Dans ce cadre, nous développons ensemble de nombreux échanges et conduisons, depuis septembre 2008, le projet de réhabilitation de la Maison Jaune et sa transformation en centre culturel urbain qui devrait ouvrir ses portes en 2013. »
« Et parce que chacun a conscience de la richesse universelle que représente le patrimoine libanais, Paris participe également à un programme d'appui à la décentralisation du Liban, avec le soutien du bureau régional de CGLU, l'organisation mondiale des villes, que j'ai l'honneur de présider. Cet engagement est l'une des nombreuses illustrations de notre dialogue, de notre amitié : il porte notamment sur la mobilisation des instruments juridiques et financiers pertinents et sur le renforcement du rôle des autorités locales dans ce processus. »

Comptez-vous établir un dispositif franco-libanais pour le suivi des résultats de votre visite, des pourparlers que vous aurez avec les responsables libanais et d'éventuels accords convenus ou à conclure entre Paris et Beyrouth ?
« Il y a en moyenne quatre missions d'appui technique chaque année, dans le cadre de projets communs qui présentent cette particularité d'associer étroitement la société civile libanaise, à travers un comité scientifique issu des milieux associatifs et universitaires. Ce dynamisme des relations entre les équipes de terrain est complété par les rencontres régulières entre responsables politiques. À ce titre, les réunions de l'Association internationale des maires francophones fournissent des occasions privilégiées de rencontres avec mes amis, M. Abdel Menhem Ariss, président du conseil municipal de Beyrouth, et M. Rachid Jalkh, son adjoint aux Affaires internationales et à la Francophonie. Cette évidente proximité relationnelle renforce d'autant plus la qualité du suivi de chaque dossier. »

Sans vouloir vous engager sur le terrain politique, comment le maire de Paris pourrait-il soutenir et éventuellement rassurer les Libanais de plus en plus inquiets des bruits de bottes dans la région et en particulier des récentes menaces d'Israël de frapper le Liban sans distinction aucune entre le peuple, le gouvernement et la résistance menée par le Hezbollah pour libérer les territoires libanais encore occupés par l'armée israélienne ?
« Comment ne pas être inquiet face à l'évolution d'une situation qui semblait effectivement s'améliorer l'année dernière avec l'intervention des grands acteurs de la région ? Ma position est claire et constante : le peuple libanais, comme tous les autres peuples du Proche-Orient, et je pense en particulier aux peuples palestinien et israélien, a évidemment droit à la liberté et à la sécurité. Cela signifie concrètement que nul n'a vocation à menacer ni même à contester sa souveraineté. »

Monsieur le maire, avez-vous un message à adresser au peuple libanais par l'intermédiaire des Beyrouthins qui représentent toutes les familles spirituelles et communautés politiques du pays ?
 « Je veux assurer les Libanais de l'amitié, de l'admiration et de l'affection de Paris : notre capitale, à l'image de la France, ressent une tendresse particulière pour ce grand peuple. Il y a des pays continents, le Liban est un pays continent, lié notamment par l'histoire à cette Tunisie, dont vous savez qu'elle est si chère à mon cœur (M. Delanoë est né en Tunisie). Puisse le Liban continuer à mêler les cultures, les religions, les traditions et à être le plus beau des ponts entre l'Orient et l'Occident. »
M. Bertrand Delanoë, maire de Paris, effectuera les 7 et 8 avril une visite à Beyrouth pour inaugurer l'événement littéraire « Paris-Beyrouth en toutes lettres » et assister à une présentation de la réhabilitation de la « Maison Jaune », projet réalisé avec la contribution de la ville...
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