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Thaïlande : le gouvernement et les manifestants à la table des négociations

Des pourparlers entre le gouvernement thaïlandais et des représentants des manifestants qui réclament la démission du Premier ministre Abhisit Vejjajiva ont débuté dimanche à Bangkok pour trouver une issue à la crise qui grippe la vie politique du pays depuis deux semaines.

Le Premier ministre s'est rendu avec deux membres de son équipe sur le lieu des entretiens, où il a serré la main de ses interlocuteurs avant de prendre place à la table des discussions, selon des images retransmises par la télévision.

"Ca ne devrait pas durer trop longtemps car l'atmosphère est bonne. Tout le monde fait preuve de bonne volonté pour le bien du pays", s'est félicité Weng Tojirakarn l'un des trois émissaires des manifestants présents à la rencontre.

Les "chemises rouges" - favorables à l'ex-Premier ministre en exil Thaksin Shinawatra - jugent Abhisit illégitime et refusent d'attendre les prochaines élections prévues en principe fin 2011, arguant que Thaksin a été renversé par un coup d'Etat en 2006 après avoir été réélu.

"Le gouvernement souhaite calmer le jeu. Nous avons soumis une proposition que les manifestants ont acceptée -- c'est bon signe", avait assuré plus tôt Satit Wongnongtoey, un membre du gouvernement.

Mais ces tractations pourraient rapidement tourner court, les responsables des "chemises rouges" ne semblant pas enclins au compromis.

"Nous avons un objectif: la dissolution du parlement", a répété l'un des cadres des "Rouges", Nattawut Saikua.

Pour le commentateur politique Chris Baker, co-auteur de plusieurs ouvrages sur la Thaïlande, les négociations seront sûrement dominées par le calendrier des prochaines élections.

"Je ne vois pas ces discussions se terminer de sitôt. Je pense qu'elles seront entourées de l'habituelle dramaturgie. Au final, je ne serais pas étonné qu'on aboutisse à des élections au mois de novembre", a-t-il dit.

Installés depuis le 14 mars dans le centre-ville de Bangkok, les "chemises rouges" exigent des élections anticipées et le départ du Premier ministre Abhisit accusé de servir les élites traditionnelles royalistes de Bangkok.

Beaucoup espèrent aussi le retour de Thaksin, renversé en 2006 par un putsch légitimiste et qui vit en exil depuis deux ans pour échapper à la prison.

Le magnat des télécoms continue de dominer la vie politique depuis l'étranger. Les "Rouges" le considèrent comme le seul homme politique à s'être jamais préoccupé de leur sort, tandis que les élites de la capitale lui reprochent son populisme, son affairisme et la menace qu'il représente selon elles contre la monarchie.

Le camp des "Rouges" avait beaucoup perdu de sa crédibilité en avril 2009, lorsque des manifestations avaient dégénéré, faisant deux morts.

En dépit d'une dramatisation de la situation par le gouvernement, ils ont jusqu'ici démontré que leurs rassemblements étaient pacifiques dans les rues de la capitale, où une série d'attaques à la grenades non revendiquées ont cependant eu lieu.

Une dizaine de personnes ont été blessés depuis samedi, dont quatre militaires après un jet de grenade contre des baraquements de l'armée faisant office de QG de crise du gouvernement.

Samedi, les "chemises rouges" avaient convergé dans la bonne humeur à pied, en moto et en voiture, vers plusieurs points de rassemblement dans la capitale où les militaires sont massés depuis quinze jours.

Face à la pression des quelque 80.000 manifestants, les troupes ont dû faire machine arrière dans au moins quatre sites, une décision qualifiée de simple "ajustement" par le vice-Premier ministre Suthep Thaugsuban.

Des pourparlers entre le gouvernement thaïlandais et des représentants des manifestants qui réclament la démission du Premier ministre Abhisit Vejjajiva ont débuté dimanche à Bangkok pour trouver une issue à la crise qui grippe la vie politique du pays depuis deux semaines.
Le Premier ministre s'est rendu avec deux membres de son équipe...