Iran : Moscou refuse de lier le lancement de la centrale de Bouchehr aux sanctions

La Russie refuse de lier le lancement de la centrale nucléaire iranienne de Bouchehr qu'elle construit dans le sud du pays à d'éventuelles sanctions contre Téhéran, a déclaré jeudi le porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères.

"Ce ne serait pas correct d'établir un lien entre la construction et la mise en exploitation de la centrale et la nécessité de prendre de nouvelles mesures à l'égard de Téhéran", a déclaré Andreï Nesterenko, cité par l'agence Interfax.

Le Premier ministre russe, Vladimir Poutine, a annoncé le 18 mars que la centrale de Bouchehr, dont le lancement avait déjà été retardé à plusieurs reprises, fonctionnerait dès cet été, au grand dam des Etats-Unis.

La secrétaire d'Etat américaine, Hillary Clinton, avait aussitôt jugé "prématurée" cette mise en service, alors que plusieurs pays essayent d'adresser un message sans équivoque à Téhéran pour lui faire arrêter ses activités nucléaires controversées.

M. Nesterenko a réitéré jeudi la position de Moscou qui n'exclut pas des sanctions à l'égard de Téhéran, faute de progrès dans le dialogue avec l'Iran.

"La Russie est pour la poursuite du dialogue avec Téhéran pour tenter de trouver une issue (à la crise). En l'absence de progrès visible, nous n'excluons pas la possibilité d'exercer des pressions supplémentaires en ayant recours à des sanctions", a-t-il souligné.

Le Conseil de sécurité de l'ONU a déjà adopté cinq résolutions, dont trois assorties de sanctions, pour exiger de l'Iran qu'il suspende ses activités nucléaires sensibles, notamment l'enrichissement de l'uranium. Téhéran, qui affirme le caractère purement pacifique de son programme nucléaire, les a toutes ignorées.

La position russe sur des sanctions à l'égard de son allié l'Iran s'est nettement rapprochée de celle des Occidentaux ces derniers mois, à mesure que la crise empirait.