Rechercher
Rechercher

Économie - Finance

USA : le gouvernement repousse la réforme de Fannie et Freddie

Le gouvernement américain a repoussé hier à des temps plus propices la réforme des organismes de refinancement hypothécaire parapublics Fannie Mae et Freddie Mac sauvés de la faillite par l'État au plus fort de la crise financière. Cette « réforme (...) devrait former la base d'une solution bipartite forte, introduite, votée et mise en œuvre en une période de plus grande stabilité des marchés financiers », a indiqué le secrétaire au Trésor Timothy Geithner à l'occasion d'une audition devant la commission des Services financiers de la Chambre des représentants. Le gouvernement s'est engagé à réformer Fannie Mae et Freddie Mac, mais n'a pas encore de plan, et M. Geithner n'a pas été en mesure de fournir une date à laquelle l'Exécutif comptait présenter un projet. Le ministre a justifié cette attente par le fait que la question était extrêmement compliquée à trancher et par le rôle capital que Fannie Mae et Freddie Mac « continuent de jouer dans les conditions financières actuelles », pour la « stabilité à long terme du marché du logement ».
Fannie Mae et Freddie Mac ont été placés sous la tutelle du gouvernement américain en septembre 2008 alors qu'ils menaçaient de s'effondrer sous le poids de leur endettement. Depuis cette date, l'État a injecté des centaines de milliards de dollars pour maintenir à flot ces deux entreprises dont le rôle est de faciliter les emprunts immobiliers aux États-Unis. Avec la crise, le rôle de ces deux entreprises dans le marché du logement s'est encore accru. Selon M. Geithner, elles « ont financé ou garanti plus de 70 % des nouveaux prêts pour l'achat d'un logement familial en 2009 », contre un peu moins de 40 % en 2006. Plusieurs membres de l'opposition républicaine ont jugé « inacceptable » que le gouvernement n'ait toujours pas de plan pour réformer Fannie et Freddie. Mais plusieurs démocrates de la commission ont fait valoir leurs craintes que la disparition de ces deux entreprises ne porte un coup fatal à la classe moyenne américaine. Élu de la région de Boston (Nord-Est), Michael Capuano a témoigné ainsi que, dans sa circonscription, acheter un logement était perçu comme le plus sûr « moyen d'entrer dans la classe moyenne ». « Nous avons fait la classe moyenne » en créant Fannie Mae pendant la crise des années 1930, a-t-il dit. Pour M. Geithner, « le système de financement du logement ne peut plus continuer à fonctionner comme il l'a fait par le passé ».
Avant leur mise sous tutelle, les deux entreprises avaient un statut hybride de sociétés privées bénéficiant d'un soutien tacite du gouvernement. Ce soutien les a conduites à prendre des risques bien trop élevés par rapport à leurs fonds propres, jusqu'à se retrouver au bord du gouffre et à forcer le gouvernement à clarifier les choses en les nationalisant. Sans trancher sur le statut futur de Fannie et Freddie, M. Geithner a indiqué vouloir « garder ce qui était bon » dans ces deux entreprises tout en jugeant qu'il n'y avait aucune raison d'« abolir » deux entités ayant permis à de nombreux Américains de devenir propriétaires de leur logement. Sur la « question existentielle » du soutien que le gouvernement doit apporter au marché du logement, le ministre a dit qu'il y avait des arguments économiques assez forts pour préserver (...) une certaine forme de garantie gouvernementale. « De manière réaliste, il devrait falloir plusieurs mois pour mettre au point la législation (...) Je ne vois pas pourquoi cela devrait prendre des années », a-t-il ajouté.
Le gouvernement américain a repoussé hier à des temps plus propices la réforme des organismes de refinancement hypothécaire parapublics Fannie Mae et Freddie Mac sauvés de la faillite par l'État au plus fort de la crise financière. Cette « réforme (...) devrait former la base d'une solution bipartite forte,...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut