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Divergence américano-russe sur le lancement d'une centrale nucléaire en Iran

Le Premier ministre russe, Vladimir Poutine, a indiqué jeudi que la première centrale nucléaire de l'Iran construite par les Russes à Bouchehr (sud) fonctionnerait dès cet été, une mise en service jugée "prématurée" par la secrétaire d'État américaine, Hillary Clinton.

"Le premier réacteur de la centrale nucléaire à Bouchehr en Iran devrait être mis en service dès cet été", a déclaré M. Poutine lors d'une réunion consacrée à l'énergie nucléaire, à Volgodonsk, dans le sud de la Russie.

Interrogée sur cette annonce lors d'une conférence de presse à Moscou, Mme Clinton a déclaré que les États-Unis jugeaient "prématuré, pour l'instant, la poursuite de tout projet nucléaire civil en Iran car nous voulons envoyer un message sans équivoque aux Iraniens".

L'achèvement de la centrale de Bouchehr a déjà été retardé à de multiples reprises alors que les Occidentaux craignent que le programme nucléaire iranien ne dissimule un projet militaire, comme l'illustrent les propos de Mme Clinton jeudi.

L'Iran "n'a pas droit à un programme nucléaire militaire mais s'il rassure le monde ou que son comportement change en raison de sanctions internationales, alors il pourra poursuivre son programme nucléaire civil", a ajouté la chef de la diplomatie américaine.

Mme Clinton s'exprimait au côté de son homologue russe, Sergueï Lavrov, à l'issue d'entretiens portant notamment sur le nouvel accord russo-américain sur le désarmement nucléaire, toujours en cours de négociations.

Le porte-parole de la diplomatie américaine, Philip Crowley, a ensuite pris soin de minimiser le désaccord qui "n'est pas une grande affaire".

"Nous ne sommes pas inquiets de ce que fait la Russie", a-t-il confié à des journalistes. "Ce qui nous pose problème, c'est le signal envoyé à l'Iran" en pleine controverse sur son programme nucléaire.

M. Lavrov, lui, a estimé que le projet de la centrale nucléaire iranienne était conduit "sous la garantie totale de l'AIEA" (Agence internationale de l'énergie atomique), "ce qui a été reconnu plus d'une fois par nos partenaires aux États-Unis et en Europe", a-t-il dit.

En outre, ce projet joue un rôle important "pour garantir la présence de l'AIEA en Iran et l'accomplissement par l'Iran de ses obligations concernant l'accord de non-prolifération des armes nucléaires", a souligné M. Lavrov.

"Le début de la mise en service" de la centrale aura lieu en "juillet", a indiqué le constructeur russe.

En visite à Moscou jeudi, le vice-ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad-Mehdi Akhundzadeh, a indiqué espérer les Russes tiendraient "leurs engagements" pour permettre la mise en service de cette centrale "dès que possible".

La construction de la centrale est officiellement achevée depuis février et la Russie a déjà livré le combustible nucléaire nécessaire à son fonctionnement. Mais il reste à tester les équipements, avant le début de la production d'électricité.

Ce projet avait été commencé par l'allemand Siemens avant la révolution de 1979, puis interrompu peu après le déclenchement de la guerre Iran-Irak en 1980. La Russie l'a repris en 1994 et son achèvement était initialement prévu en 1999.

"Le premier réacteur de la centrale nucléaire à Bouchehr en Iran devrait être mis en service dès cet été", a déclaré M. Poutine lors d'une réunion consacrée à l'énergie nucléaire, à Volgodonsk, dans le sud de la Russie.
Interrogée sur cette annonce lors d'une conférence de presse...