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Un ex-détenu libanais en Syrie poursuit des officiers syriens, une première

Un Libanais ayant passé plusieurs années dans les geôles syriennes a porté plainte contre cinq personnes, dont quatre officiers syriens, qu'il accuse de l'avoir enlevé, torturé et emprisonné, un recours sans précédent au Liban, a affirmé jeudi à son avocat.

Les familles des prisonniers libanais en Syrie réclament depuis plusieurs années la libération de leurs proches ou du moins une enquête sur le sort des disparus. /

Élias Tanios, ancien membre des forces de sécurité libanaises, avait été enlevé début 1992 par des soldats syriens au Liban puis transféré en prison en Syrie, avant d'être libéré en 2000, selon son avocat Sleimane Labbous.

"Il a déposé plainte il y a deux jours à Beyrouth contre quatre officiers responsables de sa détention et de sa torture pendant ces années, ainsi que contre une cinquième personne, celle qui l'a dénoncé", a-t-il ajouté.

Parmi les quatre officiers figure Jameh Jameh, un ancien responsable du centre "Beau Rivage" à Beyrouth, réputé pour être le centre de détention et de torture des forces syriennes durant la période de tutelle syrienne au Liban, notamment lors des années 1990.

Kamal Youssef, ancien responsable au quartier général des renseignements syriens au Liban à Aanjar (est), Dib Zeitouni, responsable de l'interrogatoire à Damas et Barakat el-Aach, qui était responsable de la prison de Saydnaya, l'une des plus grandes de Syrie, sont les trois autres officiers mis en cause, a précisé l'avocat.

M. Tanios, 45 ans, poursuit également en justice Ghassan Allouche, un Syrien naturalisé libanais, qui selon lui, l'a dénoncé auprès des Syriens.

"Il était innocent", a assuré l'avocat, refusant de révéler le motif pour lequel son client avait été enlevé.

C'est la première fois qu'un Libanais qui a été détenu dans les geôles syriennes a recours devant la justice de son pays contre des responsables syriens.

La question des détenus est un dossier sensible entre le Liban et son ancienne puissance de tutelle. Les familles des prisonniers libanais en Syrie réclament depuis plusieurs années la libération de leurs proches ou du moins une enquête sur le sort des disparus.

La Syrie a exercé une tutelle politique et militaire sur le Liban pendant près de 30 ans, avant d'être contrainte de retirer ses troupes en avril 2005, deux mois après l'assassinat de l'ex-Premier ministre libanais Rafic Hariri à Beyrouth.

Élias Tanios, ancien membre des forces de sécurité libanaises, avait été enlevé début 1992 par des soldats syriens au Liban puis transféré en prison en Syrie, avant d'être libéré en 2000, selon son avocat Sleimane Labbous.
"Il a déposé plainte il y a deux jours à Beyrouth contre quatre...