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Colonisation à Jérusalem-Est : les condamnations pleuvent sur Israël

Une "insulte" selon les Arabes, un "crachat" au visage de Washington d'après la propre presse israélienne : les condamnations ont plu sur Israël après l'annonce de la construction de 1 600 logements à Jérusalem-Est annexé, en pleine tentative de relance du processus de paix.

Le ministère israélien de l'Intérieur a approuvé mardi la construction de 1 600 nouveaux logements dans un quartier de colonisation habité par des juifs ultra-orthodoxes dans le secteur oriental de Jérusalem. /

Ce feu vert à la poursuite de la colonisation -sujet actuellement le plus sensible sur le dossier proche-oriental- est intervenu mardi en pleine visite du vice-président américain Joe Biden, dont le pays vient d'arracher une reprise de négociations indirectes entre Israël et les Palestiniens.

Se félicitant de la réaction américaine, la partie palestinienne a avancé que l'attitude de l'État hébreu menaçait les négociations.

M. Abbas a accusé Israël de "détruire la confiance" et de porter "un coup sévère" aux tentatives de reprise de dialogue entre les deux camps.

"Nous voulons voir (les) déclarations, en particulier américaines, se traduire dans les faits afin de contraindre Israël à arrêter les activités de colonisation", a pour sa part plaidé le principal négociateur palestinien Saëb Erakat.

Sollicité par M. Abbas, le secrétaire général de la Ligue arabe Amr Moussa a évoqué "une insulte" atteignant "un point qu'aucun Arabe ne peut accepter".

Une réunion était prévue mercredi soir au Caire pour apporter "une réponse claire", a annoncé le Premier ministre du Qatar Hamad ben Jassem el-Thani.

En Israël, l'annonce de mardi a été vertement critiquée, jusqu'au sein du gouvernement. Via un communiqué de son bureau, "l'entourage" du ministre travailliste de la Défense Ehud Barak a exprimé sa "colère".

L'Union européenne a, de son coté, "condamné" le projet annoncé par le ministère de l'Intérieur israélien, selon un communiqué publié mercredi.

"L'UE condamne la décision du gouvernement d'Israël de construire de nouvelles unités de logement à Jérusalem-Est. Israël devrait revenir sur cette décision", affirme-t-elle dans son texte.

"L'UE engage les autorités israéliennes à respecter tous leurs engagements et obligations à l'égard du processus de paix et à s'abstenir de toute décision ou action unilatérale susceptible de compromettre les négociations sur le statut définitif" et "réaffirme que les colonies de peuplement sont illégales au regard du droit international".

Les 27 pays européens estiment que les colonies de peuplement "minent les efforts déployés actuellement pour relancer les négociations de paix, constituent un obstacle à la paix et risquent de rendre impossible une solution fondée sur la coexistence de deux États".

À l'ONU, le secrétaire général Ban Ki-moon a joint sa voix aux condamnations de l'Union européenne, Paris,Berlin et Londres.

Cette décision est "inacceptable au vu de l'annonce récente de la reprise de négociations indirectes, selon l'Allemagne, "totalement inopportune" et "illégale" pour la France. "Cela renforcera ceux qui disent qu'Israël ne croit pas sérieusement en la paix", a regretté le chef de la diplomatie britannique David Miliband.

M. Ban "répète que les colonies sont illégales aux termes de la loi internationale (...), et mine tout mouvement en vue d'un processus de paix viable", a rapporté un communiqué.

La Norvège, qui avait secrètement accueilli au début des années 1990 des pourparlers de paix israélo-palestiniens, lesquels avaient débouché en 1993 sur les accords d'Oslo, a estimé qu'Israël mettait les "avancées" du processus de paix en danger.

Le ministère israélien de l'Intérieur a approuvé mardi la construction de 1.600 nouveaux logements dans un quartier de colonisation habité par des juifs ultra-orthodoxes dans le secteur oriental de Jérusalem, peuplé en majorité d'Arabes et annexé par Israël en 1967. La communauté internationale ne reconnaît pas cette annexion.

Ce feu vert à la poursuite de la colonisation -sujet actuellement le plus sensible sur le dossier proche-oriental- est intervenu mardi en pleine visite du vice-président américain Joe Biden, dont le pays vient d'arracher une reprise de négociations indirectes entre Israël et les Palestiniens.
Se félicitant de la réaction américaine,...