L'évêché de Ratisbonne a reconnu un cas d'abus sexuel remontant au début des années 1950 dans le plus ancien chœur d'Allemagne, fondé en 975 et baptisé « Regensburger Domspatzen » (les Moineaux de la cathédrale de Ratisbonne). « Une victime s'est manifestée, mais on s'attend à une prise de contact avec une deuxième victime », a déclaré à la télévision le porte-parole de l'évêché, Clemens Neck. L'institution avait fait état de cette affaire dans une « lettre aux parents », jeudi soir sur son site Internet. Mais l'évêché a ajouté disposer « d'informations sur plusieurs cas d'abus présumés entre 1958 et 1973 », demandant à toutes les victimes potentielles de maltraitances ou d'abus sexuels de se faire connaître. L'évêque Georg Ratzinger, frère de Benoît XVI, dirigeait le chœur de 1964 à 1993. Il a assuré à une radio locale n'avoir été au courant de rien. L'évêché a assuré vouloir « faire la lumière sur tous les cas possibles », même si certains remontent à un demi-siècle, a-t-il martelé.
Les deux cas avérés concernent deux anciens responsables ecclésiastiques de cette institution mondialement connue, qui dispose d'un internat et d'un établissement scolaire musical. Tous deux ont été condamnés à des peines de prison et sont décédés en 1984. L'un était un vice-directeur de l'institut, Friedrich Z., ancien professeur de religion qui fut engagé en 1953 puis expulsé cinq ans plus tard de son poste au lycée musical des « Domspatzen » en 1958. Il fut condamné à deux ans de prison avant de rejoindre un couvent en Suisse entre 1961 et 1982. « Nous ne connaissons pas le genre d'abus dont il s'agit, ni s'il y a eu d'autres victimes après sa condamnation, cela fait l'objet de recherches », a souligné M. Neck. L'autre religieux, un ancien directeur de l'internat, a été, « selon nos recherches, condamné à 11 mois de prison en 1971 pour un abus commis avant le 30 mai 1969 », a ajouté le porte-parole. Pour le directeur des « Domspatzen », Christoph Hartmann, de tels incidents constituent « un dommage pour l'institution » qui existe depuis plus de mille ans. Mais ils n'ont rien à voir avec la réalité d'aujourd'hui, a-t-il dit au quotidien régional Süddeutsche Zeitung.
Les « petits moineaux » de Ratisbonne sont chargés de chanter aux offices célébrés dans la cathédrale Saint-Pierre de Ratisbonne, mais donnent aussi des concerts partout dans le monde. En 2009, ils avaient chanté à la chapelle Sixtine de Rome pour l'anniversaire de Georg Ratzinger.
Ce nouveau rebondissement coïncide avec la présentation hier d'un rapport révélant que des enfants ont été « massivement victimes de sévices sexuels, physiques et psychiques pendant des décennies » à l'établissement bénédictin d'Ettal, également en Bavière. Mardi, le parquet avait perquisitionné les lieux, où un prêtre avait reconnu avoir téléchargé des photos pornographiques. La conférence épiscopale allemande a chargé fin février l'évêque de Trêves, Stephan Ackermann, de faire la lumière dans ce scandale qui secoue l'Église catholique allemande depuis fin janvier et qui a déjà provoqué plusieurs démissions d'ecclésiastiques. Le président de la conférence épiscopale, Robert Zollitsch, doit avoir le 12 mars au Vatican une rencontre avec le pape.
commentaires (0)
Commenter