Les autorités afghanes ont commencé samedi à prendre le contrôle de la prison de Bagram, située sur une base militaire américaine et dirigée jusque là par les forces américaines, a indiqué samedi le vice-ministre afghan de la Justice.
Le transfert total du contrôle de la prison ne sera effectif que dans un an.
"C'est le début du processus", a déclaré Mohammad Qaseem Hashimzai à la presse.
"Dans un premier temps, nous enverrons une équipe de responsables judiciaires. Dans trois mois, l'armée afghane prendra le contrôle des bâtiments. Et en janvier 2011, nous aurons le contrôle complet de la prison", a ajouté M. Hashimzai.
Les forces internationales vont entraîner 300 soldats afghans qui seront chargés de la sécurité de cette prison d'un coût de 61 millions de dollars.
Un tribunal et une équipe de procureurs seront présents pour examiner les dossiers des 800 Afghans et de la trentaine d'étrangers détenus à Bagram.
Un accord avait été signé début janvier entre le gouvernement afghan et la force de l'Otan en Afghanistan pour le transfert du contrôle de la prison.
La nouvelle prison inaugurée en novembre, aussi appelée "centre de détention de Parwan" (nom de la province où il se situe), a remplacé l'ancienne prison de Bagram.
Ces deux prisons se situent toutes les deux à l'intérieur de la base militaire. Les défenseurs des droits de l'Homme avaient critiqué l'ouverture d'une prison certes neuve mais qui ne respecte pas, selon eux, les normes internationales.
Ils dénonçaient notamment la poursuite des détentions arbitraires.
Les détenus de Bagram, enfermés parfois depuis des années sans recours, sont en effet considérés comme des prisonniers de guerre arrêtés sur le champ de bataille, ils ne disposent pas d'avocats et ne savent pas quelles charges sont retenues contre eux.
La prison de Bagram, ouverte dans la foulée de la chute des talibans fin 2001, a acquis une sinistre réputation. Un premier scandale avait éclaté en décembre 2002, lorsque deux détenus étaient décédés à une semaine d'intervalle, officiellement de mort naturelle, avant qu'une enquête ne révèle qu'ils avaient été battus, privés de sommeil et constamment entravés.
Le transfert total du contrôle de la prison ne sera effectif que dans un an.
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