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Lifestyle - Cinéma

Rattrapé par la justice à Zurich, Roman Polanski sacré à Berlin

L'Ours d'or du meilleur film de la 60e Berlinale accordé au film turc « Miel ».

Semih Kaplanoglu, le réalisateur de « Miel », exhibant fièrement son Ours d’or. Christian Charisius/Reuters

Rattrapé par la justice américaine en répondant à l'invitation du festival de Zurich, le cinéaste Roman Polanski a été honoré par celui de Berlin, qui l'a sacré meilleur réalisateur pour The Ghost Writer qui a décroché samedi l'Ours d'argent. Un prix qui a éclipsé l'Ours d'or du meilleur film accordé à Miel, un drame turc et l'un des nombreux longs-métrages d'une sélection jugée terne, centrée sur la nature et les huis clos relationnels. « La tendance de la 60e Berlinale a été de n'avoir aucune tendance », écrivait hier le Frankfurter Allgemeine Zeitung, qui estime que le plus important festival allemand de cinéma ne répond pas aux attentes.
« Roman Polanski m'avait dit qu'il ne viendrait de toute façon pas, car la dernière fois qu'il est allé à un festival, il s'est retrouvé en prison », a lancé Alain Sarde, producteur de The Ghost Writer pendant la cérémonie. Arrêté en septembre à Zurich où il était venu recevoir un prix, Roman Polanski est aux arrêts domiciliaires dans son chalet de Gstaad (Suisse), en attendant une éventuelle extradition vers les États-Unis où il est recherché pour « relations sexuelles illégales » avec une mineure en 1977.
Malgré quelques voix dissonantes, l'Ours d'argent décerné au réalisateur de Cul-de-sac, Ours d'or de la Berlinale en 1966 et Prix spécial du jury un an plus tôt avec Répulsion, était jugé largement mérité. Dévoilé tôt au festival, The Ghost Writer est resté le favori des critiques interrogés par le magazine américain Screen. Pour beaucoup, ce « thriller hitchcockien » a marqué le retour du grand Polanski, celui dont Le Pianiste a obtenu l'oscar du meilleur acteur en 2003. Le Times britannique a salué « un thriller immensément agréable » venant d'un « sacré cinéaste ». L'italien La Repubblica a noté « l'enthousiasme des critiques et du public ». Mais le magazine américain Hollywood Reporter et le quotidien allemand Die Welt ont jugé ce prix « controversé », estimant qu'il « pourrait être interprété comme un signe de solidarité envers le cinéaste ». « Un festival a couvert d'opprobre Polanski (...), un autre festival, celui de Berlin, l'a réhabilité, au moins sur le plan artistique », soulignait Die Welt. Le tabloïd Berliner Zeitung, lui, criait au « scandale », voyant une « amnistie collective du monde du cinéma pour une personne accusée du viol d'une mineure aux États-Unis ».
Terminé par Polanski depuis sa prison, grâce à des plis transmis par son avocat, puis depuis son chalet, The Ghost Writer suit la périlleuse enquête d'un « nègre » littéraire (Ewan MacGregor) sur son patron, un sulfureux ex-Premier ministre britannique inspiré par Tony Blair (Pierce Brosnan). L'Ours d'or 2010 est revenu à un film turc, pour la première fois depuis 1964, et L'été sans eau d'Ismaïl Metin. Dans Miel, porté par le charme de son petit acteur alors âgé de sept ans, Boras Altas, Semih Kaplanoglu, 46 ans, filme un enfant initié aux mystères de la nature par un père apiculteur dans une forêt du Caucase. Épouse martyre d'un soldat atrocement mutilé dans Caterpillar, la Japonaise Shinobu Terajima, 37 ans, a été sacrée meilleure actrice, tandis qu'un thriller arctique, How I ended this summer, valait l'Ours d'argent du meilleur acteur ex-aequo aux Russes Grigori Dobrygin, 23 ans, et Serguei Pouskepalis, 43 ans. Portrait d'un jeune délinquant, Si je veux siffler, je siffle, du Roumain Florin Serban, a reçu le Grand prix du jury, présidé par le cinéaste allemand Werner Herzog.
Rattrapé par la justice américaine en répondant à l'invitation du festival de Zurich, le cinéaste Roman Polanski a été honoré par celui de Berlin, qui l'a sacré meilleur réalisateur pour The Ghost Writer qui a décroché samedi l'Ours d'argent. Un prix qui a éclipsé l'Ours d'or du meilleur...

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