Rechercher
Rechercher

Dernières Infos

L'espoir a cédé à la frustration, 8 mois après le discours d'Obama au Caire

Les espoirs soulevés par la nouvelle approche de l'administration Obama à l'égard des musulmans ont cédé la place à la frustration en raison de l'enlisement du processus de paix au Proche-Orient, ont estimé dimanche des participants au forum Islam/Etats-Unis.

"L'optimisme et l'espoir" provoqués par ce discours au Proche-Orient, prononcé au Caire, ont "commencé à s'amenuiser", a estimé l'universitaire américain d'orgine arabe Shibley Telhami, lors d'une table ronde organisée dans le cadre de ce forum à Doha.

Le 4 juin 2009, Barack Obama avait appelé lors de ce discours historique à un "nouveau départ" dans la relation entre les Etats-Unis et le monde musulman, rompant avec la politique de son prédécesseur George W. Bush.

Selon M. Telhami, qui conduit régulièrement des sondages d'opinion, "la frustration à l'égard de l'administration Obama dans le monde arabe" au cours des derniers mois est notamment liée à l'absence de progrès dans la résolution du conflit israélo-palestinien.

"L'élection de Barack Obama a eu un impact positif énorme" dans le monde arabe, a pour sa part estimé l'universitaire et ancien diplomate égyptien Nabil Fahmy, au cours de la table ronde.

Mais "les positions adoptées depuis le discours du Caire ont été décevantes", a-t-il ajouté, évoquant notamment le fait que l'administration américaine a "fait marche arrière sur la question des implantations juives dans les territoires palestiniens".

M. Obama avait réitéré samedi, dans un message vidéo retransmis à l'ouverture de cette septième édition du Forum, son engagement à oeuvrer pour une solution au Proche-Orient "basée sur deux Etats", israélien et palestinien.

"Au cours des huit mois qui ont suivi le discours du président, beaucoup de par le monde ont répondu à son appel, mais d'autres estiment que l'engagement américain est insuffisant ou n'est pas sincère", a estimé pour sa part la secrétaire d'Etat américaine Hillary Clinton dans une allocution devant le forum dimanche soir.

"Je comprends pourquoi les gens peuvent être impatients, mais construire une relation plus forte (avec le monde musulman) ne peut se faire en un jour ou même un an", a-t-elle encore dit.

Mais pour l'activiste égyptien et défenseur des droits de l'Homme Saadeddine Ibrahim, "il y a eu une grande déception dans le monde arabe" vis-à-vis du président Obama.

"Les gens s'attendaient à une action qui suivrait le discours d'Obama" et "surtout à ce que le président américain fasse pression sur les Israéliens, ce qu'il n'a pas fait", a-t-il poursuivi.

"Les Etats-Unis ont pris quelques décisions, comme la nomination de l'émissaire pour le Proche-Orient George Mitchell, mais cela n'a pas produit de résultats", a-t-il encore dit.

M. Mitchell a présenté une nouvelle initiative en vertu de laquelle il va mener des discussions indirectes entre Israéliens et Palestiniens pendant trois mois.

Ces pourparlers indirects "sont une régression, après 20 ans de négociations directes", s'est écrié au cours de la table ronde le négociateur palestinien Saëb Erakat, selon lequel "les Palestiniens et les Israéliens ont épuisé les négociations".

"C'est (le Premier ministre israélien Benjamin) Netanyahu qui place les obstacles devant l'administration Obama", a affirmé M. Erakat.

"Nous demandons au président Obama de nous répondre: pourquoi les Etats-Unis ne peuvent-ils pas reconnaître un Etat palestinien dans les frontières de 1967, comme vous l'avez mentionné lors de votre discours au Caire?"

"Il est temps pour les Etats-Unis d'aller dans cette direction, car si vous voulez battre l'extrémisme, la clé réside ici", dans la résolution du problème palestinien, a-t-il poursuivi. "Sinon, l'extrémisme et Oussama ben Laden vaincront".

Les espoirs soulevés par la nouvelle approche de l'administration Obama à l'égard des musulmans ont cédé la place à la frustration en raison de l'enlisement du processus de paix au Proche-Orient, ont estimé dimanche des participants au forum Islam/Etats-Unis.
"L'optimisme et l'espoir" provoqués par ce discours au Proche-Orient,...