Des dizaines de familles de Palestiniens ont appelé mercredi l'ONU à intervenir auprès d'Israël pour obtenir l'arrêt définitif de la construction d'un musée de la Tolérance sur un cimetière musulman de Jérusalem datant du 12ème siècle.
Une soixantaine de familles de Palestiniens enterrés dans le cimetière ont demandé dans une pétition à plusieurs responsables onusiens d'"agir rapidement pour demander au gouvernement israélien d'arrêter la construction du musée", dénonçant "la profanation du cimetière" et "des violations des conventions internationales".
Ce texte a été adressé en leur nom par le Centre des droits constitutionnels au Rapporteurs spéciaux des Nations Unies chargés de la liberté de religion et du racisme, à l'Expert indépendant pour la Culture, au Haut commissariat aux droits de l'Homme et au directeur général de l'Unesco, a précisé l'ONG basée à New York dans un communiqué.
Le musée de la Tolérance est financé par le centre Simon Wiesenthal, qui a édifié un musée éponyme à Los Angeles (Etats-Unis). Il doit être érigé à Jérusalem sur le terrain du vieux cimetière musulman Ma'man Allah, communément appelé Mamilla, où plusieurs saints Soufi sont enterrés.
Le projet a suscité l'indignation de la population musulmane et un malaise au sein de l'opinion publique en Israël.
La Cour suprême d'Israël, qui avait dans un premier temps ordonné de suspendre les travaux, a finalement donné son feu vert en janvier 2009 à la poursuite de la construction, les promoteurs faisant valoir que la plus grande partie du terrain servait jusqu'alors de parking.
"La construction du projet a eu pour conséquences le déterrement, la destruction et la dispersion de centaines de tombes et de restes humains dans des lieux inconnus", a expliqué de son côté une responsable du Centre des droits constitutionnels, Rania Madi, lors d'une conférence de presse à Genève.
L'appel à l'ONU est "notre dernier espoir, car tous les autres moyens ont été épuisés", a-t-elle reconnu.
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