Didier Cuche s’impose à Kitzbühel

Le Suisse Didier Cuche a remporté hier le super-G de Kitzbühel, sa 12e victoire en Coupe du monde de ski alpin et la troisième de la saison, après Sölden (Autriche), en slalom géant, et Lake Louise (Canada), en descente.
Revenu au top de sa forme cinq semaines après s'être cassé une côte à Val-d'Isère, le Jurassien vit probablement à 35 ans son âge d'or, quatre ans après avoir débuté une seconde carrière.
« C'est la première année que je gagne dans trois disciplines. C'est pour cela aussi que je m'entraîne en été, pas seulement pour gagner en descente. C'est encore plus beau à Kitzbühel, où j'ai gagné ma première Coupe du monde (une descente sprint en 1998), qui plus est à deux semaines des Jeux », a souligné le Romand.
« Ici, les deux premiers tiers de la course sont relativement faciles. Ensuite il y a une énorme scission avec le dernier tiers, en entrant dans la traverse », a consenti le champion du monde de super-G.
L'expérience, la science des trajectoires - « ce n'est pas facile de trouver la ligne idéale » - et le courage du skieur des Bugnenets ont fait la différence chronométrique sur cette section qui introduit dans le schuss d'arrivée.
Il y a repris une bonne demi-seconde à l'Autrichien Michael Walchhofer, finalement son dauphin à 28/100es, alors qu'un autre Autrichien, Georg Streitberger, a complété le podium (à 29/100es), devant le Slovène Andrej Jerman, parti avec le dossard 4 alors que la luminosité était moyenne.

Pensée pour Haïti
Puis le ciel s'était éclairci pour les meilleurs, dont Cuche (dossard 17). « Ces dernières années, j'ai été privé de victoire en super-G car j'avais toujours commis des erreurs », s'est souvenu le lauréat.
Avec 18 concurrents regroupés dans la même seconde, la moindre erreur s'est payée au prix fort en places. L'Américain Bode Miller, le seul à soutenir la comparaison avec Cuche dans le passage-clé, a ainsi été recalé (17e) pour une trajectoire osée avant la mi-course.
Les locaux ont accepté de bon cœur la leçon du Suisse, d'autant que la descente propose une revanche dès samedi.
« Didier a fait une très belle course et ça ne sera pas facile de le battre demain. Pourtant, on va essayer », a déclaré Walchhofer, hôtelier d'Altenmarkt.
Streitberger avait bien gagné le super-G de Kvitfjell (Norvège), le 2 mars 2008. Mais, a-t-il rappelé, cela n'avait pas été une victoire joyeuse puisque son partenaire Matthias Lanzinger s'était blessé durant l'épreuve et avait dû être amputé deux jours plus tard d'une jambe.
Avec plus de retenue que de reproche, le jeune Suisse Carlo Janka, 19e, a augmenté de quelques unités sa maigre avance au général. À sa décharge, son partenaire Daniel Albrecht avait été victime, il y a un an jour pour jour sur la même piste, d'une chute qui l'avait plongé dans le coma pendant trois semaines.
S'il n'a pas pensé en ce vendredi à son infortuné compatriote, Cuche n'en a pas moins affiché du cœur : « Quand je pense à la catastrophe en Haïti, pendant que tout me sourit, je me demande pourquoi ce genre de choses arrivent. Je pense vraiment qu'il y a quelqu'un qui dirige tout ça. »