Conférence de Londres : Karzaï proposera un nouveau plan de "réconciliation"

Le président afghan Hamid Karzaï présentera un nouveau plan de "réconciliation" avec les groupes insurgés le 28 janvier à la conférence de Londres sur l'avenir de l'Afghanistan, a annoncé dimanche son porte-parole Waheed Omar.

Le chef de l'Etat afghan a proposé plusieurs fois aux talibans de déposer les armes, y compris en leur offrant des postes dans le gouvernement, notamment à leur leader, le mollah Omar.

Les groupes insurgés ont toujours refusé tout dialogue avec le gouvernement tant que les 113.000 soldats des forces internationales n'auront pas quitté le pays.

"Concernant le processus de réconciliation et de réintégration, nous avons fait des choses dans le passé mais nous n'avons pas fait assez", a déclaré le porte-parole de la présidence afghane.

"Le plan proposé cette fois prend tout cela en considération. Retenant les leçons du passé, nous voulons proposer un programme qui permette à ceux qui nous rejoindront d'avoir une vie pacifique", a-t-il ajouté.

Le président Karzaï doit annoncer les grandes lignes de ce programme de réconciliation avant la conférence de Londres, où tous les acteurs du conflit afghan, à l'exception des talibans, seront représentés.

"Nous voulons que la communauté internationale, notamment le monde musulman, contribue à ce programme", a dit M. Omar sans préciser quel en serait le coût.

Le plan vise à faire déposer les armes aux insurgés de tous niveaux, du chef taliban aux petits commandants combattant sur le terrain, a-t-il expliqué.

Après s'être entretenu avec le président Hamid Karzaï, l'émissaire américain pour l'Afghanistan et le Pakistan, Richard Holbrooke, avait estimé samedi que ce plan "ne pouvait pas être pire" que les efforts précédemment entrepris par le gouvernement afghan.

"Il y a beaucoup de personnes qui combattent avec les talibans sans attachement idéologique aux principes et valeurs du mouvement politique dirigé par le mollah Omar", a ajouté M. Holbrooke en référence au leader des talibans afghans.

La majorité des talibans combattent "parce qu'ils ont été induits en erreur, ont été victimes d'injustice ou parce qu'un membre de leur famille a été victime d'un incident touchant des civils", selon l'émissaire américain.

Depuis trois ans, la rébellion menée par les talibans a gagné du terrain en dépit de l'augmentation régulière du nombre de soldats étrangers en huit ans, qui atteint aujourd'hui 113.000, dont environ 71.000 Américains.

L'armée américaine a vu le nombre de ses soldats tués doubler en 2009 (317 morts) par rapport à 2008 (155 morts).