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CD, DVD - Un peu plus de...

Mon nouveau toy

J'ai cédé. Au chant des sirènes. À la tentation. À la folie ambiante. Je ne sais pas si j'aurais dû. Mais je l'ai fait. J'ai craqué. J'ai été le chercher. Je me le suis approprié. Je l'ai touché. J'ai appris à mieux le connaître. Ce fut compliqué. C'est toujours le cas au début. Alors j'ai joué avec. Toute la nuit. Je me suis confié à lui. Je lui ai confié mes amis, mes photos, quelques-unes de mes chansons... Depuis, nous sommes inséparables. Il m'accompagne partout. Me fait vibrer. Sa lumière m'obsède. Ce point rouge m'attise... Mon Blackberry est mon nouveau joujou. Mon toy à moi. Mon gadget du moment. Des années après les États-Unis et l'Europe, le Liban a succombé aux charmes de ce Smartphone destiné au départ à un usage professionnel. Moi aussi. Nous aussi. Mais pas nous tous. Car dans la grande famille des dépendances et des téléphonites aiguës, il subsiste encore quelques résistants. Ceux accros à la pomme, à l'interface extraordinaire du bébé de Steve Jobs, au plus inventif des mobiles : le iPhone. Et les autres. Tous les autres. Ceux qui n'ont besoin que de composer et de recevoir. De parler uniquement. Brièvement. Ceux-là ne comprennent pas bien, au juste, de quoi il s'agit. Pourquoi un tel engouement ? Pourquoi cette volonté de plonger dans une addiction dont il sera très difficile de sortir ? Pourquoi un tel désir de rester en contact, connecté, lié ? Quelle est donc l'origine de ce plaisir étrange qui gagne de plus en plus de gens, de s'exhiber, de montrer le flanc de son intimité, d'être suivi, épié en permanence. Entre Facebook, Twitter, What's up et le BBM, exit la privacy. On ne sort plus sans son téléphone. On ne mange plus sans son téléphone. On ne conduit plus sans son téléphone. On ne travaille plus sans son téléphone. On ne dort plus sans son téléphone. Qui fait office d'outil de communication, certes, mais également de réveille-matin, de navigateur Internet, de machine à écrire, de chercheur musical (ça c'est énorme) ou de tue-moustiques... Nous sommes devenus tellement accrocs à nos téléphones portables, qu'il y a aujourd'hui un sacré malaise. Ce toy aussi ludique soit-il est en passe d'être un véritable objet de torture. Et tous les supplices sont permis. Rien qu'avec un doigt. Un index qui tape, un pouce qui roule sur le trackball ou glisse sur un écran. Un doigt qui ne caresse plus, mais tripote. Nous sommes tout simplement insortables. Car à force de vouloir ne pas rater une bribe de ce qui se passe sur notre réseau social, nous en sommes arrivés à un niveau extrême d'asociabilité. Il suffit juste d'observer nos nouveaux comportements pour comprendre que plus le temps avance, plus l'être humain devient immobile lorsqu'il s'agit de son mobile... Lors d'un tête-à-tête amoureux/amical, les yeux des protagonistes passent du visage de l'un à l'écran de l'autre. Bonjour l'enthousiasme. L'intérêt porté à l'autre. Quid de l'un ou de l'autre criera victoire. Je t'aime/Allô ? Qu'est-ce que tu prends en entrée/J'update mon status. Tu viens chez moi ?/Attend on me BBM. Tant qu'à faire, autant ouvrir un magazine à la face de l'autre, s'endormir ou mettre les écouteurs de son lecteur Mp3 dans les oreilles, c'est tout aussi élégant. Et le phénomène va aller en empirant. Déjà que les enfants ont leur propre ligne de cellulaire (on ne va tout de même pas les marginaliser à nos gosses quand toute leur classe de 5e communique par SMS) et les ados leur Blackberry (ils en ont absolument besoin), on n'est pas sorti de l'auberge. Adieu le simple coup de fil. La voix qui chuchote, ronronne, cajole. Aujourd'hui, je te tease via mes status sur Facebook (for mobile bien sûr), je te séduis en jouant sur les mots grâce à MSN - pour Smartphone et autres androïdes - je te quitte par un léger glissement de doigt sur mon touch screen. Et quand demain viendra et que l'on pourra regarder convenablement la télé sur nos téléphones, louer un DVD, faire sauter du pop-corn, prendre des couleurs via des UV à même l'écran, perdre des calories ou muscler ses cuisses grâce à des vibrations, on n'aura plus besoin de grand-chose. Bienvenue dans le monde merveilleux de la nouvelle téléphonie mobile. Ah, mince, je n'ai plus de réseau...
J'ai cédé. Au chant des sirènes. À la tentation. À la folie ambiante. Je ne sais pas si j'aurais dû. Mais je l'ai fait. J'ai craqué. J'ai été le chercher. Je me le suis approprié. Je l'ai touché. J'ai appris à mieux le connaître. Ce fut compliqué. C'est toujours le cas au début. Alors...

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