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Lifestyle - Livre

La cuisine de la CIA

« Sauce top secret », « crabe post-soviet »... Entre deux filatures, les agents américains se mettent aux fourneaux. Leurs recettes font l'objet d'un livre.

Quand les « chefs » passent à table… dégustation garantie !

« Qu'est-ce qui se cuisine à la CIA ! » s'exclame-t-on souvent en évoquant la célèbre agence américaine de renseignements. Son siège, sis non loin de Washington, a l'œil sur le moindre recoin de la planète. Mais s'ils sont continuellement à l'affût de « tuyaux » de tout calibre, les stratèges et les agents ont besoin, comme le commun des mortels, de nourrir leurs corps terrestres au moins autant que d'alimenter leurs dossiers. Tout en concoctant leur « couverture » et leur filature, ces messieurs dames trouvent le temps de mijoter des petits et des grands plats. Passer à la table des espions, c'est déguster un « crabe post-soviet », une « sauce top secret », une « limande Congo » ou encore, pour le dessert, une « Oum Ali » égyptienne.
Ces spécialités, et beaucoup d'autres, sont fichées dans la nouvelle édition du livre de cuisine de la CIA intitulé Spies, black ties and mango pies. Au sommaire, plus de 200 recettes fournies par des agents et des membres de leurs familles dont les noms ne sont, bien sûr, pas cités. Ainsi, « Oum Ali » est décrit comme un dessert ressemblant au « bread pudding ». Il est précisé que cette recette a été fournie par un diplomate ayant été en poste au Moyen-Orient.
Autant que la préparation des plats, ce sont les diktats d'un environnement totalement étranger à ces hommes et femmes de l'ombre qui sont, souvent avec humour, mis en relief. Et l'on découvre, grâce à une série d'anecdotes, que se mettre au diapason des us et des coutumes de contrées dites exotiques est souvent une aventure en soi.
Ces récits, relatés par les épouses des agents secrets, évoquent toutefois une ère et un état d'esprit révolus. L'une de ses épouses, ayant vécu dans le Sud-Est asiatique dans les années 1960, raconte qu'un matin, son mari a voulu prendre son petit déjeuner tôt le matin, avant de partir en mission. A priori, rien de spectaculaire. Sauf que quand la cuisine se trouve à l'extérieur au fond du jardin, qu'elle est fermée à clé et que la clé est avec le cuisinier qui n'arrive que bien plus tard, les choses, instantanément, se compliquent un tantinet. Il faut, alors, appeler à la rescousse l'aide jardinier qui a une clé et qui dit savoir faire des œufs à la coque. Le temps passe et toujours pas d'œuf à l'horizon. Et l'épouse de découvrir que l'aide-jardinier avait rempli une énorme marmite d'eau et d'œufs, et attendait patiemment, armé de son sablier, que l'eau se mette à bouillir...

Les « madeleines de Proust »
Tous les espions ne sont pas de grands seigneurs comme le prince Malko Linge, le héros des romans de Gérard de Villiers, qui s'abreuvait de champagne Taittinger et couchait dans les grands palaces. Dans la vraie vie, les agents doivent soumettre leur palais au goût du pays où ils opèrent. Ce qui revient, parfois, à manger des chich-kebab au plantain ou à apprendre à cuire une viande d'origine incertaine.
Ces plats mitonnés sous diverses latitudes sont souvent autant de « madeleines de Proust », rappelant à leurs auteurs des événements auxquels ils étaient associés. Telle cette tapenade d'asperge servie à un membre du KGB par un haut responsable de la CIA, une fois enterrée la hache de la guerre froide, ou encore cette salade d'épinards que se sont passés presque tous les pensionnaires de la célèbre agence.
Tenus en principe par le sceau du secret, espions et contre-espions n'ont pas hésité à ouvrir leur cuisine car il s'agissait là d'une bonne cause. Les profits de la vente du livre contenant leurs recettes sont destinés à alimenter la caisse des bourses du ministère de l'Éducation.

« Qu'est-ce qui se cuisine à la CIA ! » s'exclame-t-on souvent en évoquant la célèbre agence américaine de renseignements. Son siège, sis non loin de Washington, a l'œil sur le moindre recoin de la planète. Mais s'ils sont continuellement à l'affût de « tuyaux » de tout...

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