L'Iran et l'Irak veulent régler leur dispute frontalière

L'Irak et l'Iran ont annoncé jeudi qu'ils tiendraient une série de réunions pour régler leur dispute à leur frontière sud, riche en pétrole, près de trois semaines après l'occupation d'un puits de pétrole par l'armée iranienne.

Les deux pays ont annoncé cet accord lors d'une visite à Bagdad du ministre des Affaires étrangères iranien, Manouchehr Mottaki.

"D'ici une semaine, une réunion aura lieu sur la question des frontières entre les deux pays", a affirmé M. Mottaki lors d'une conférence de presse conjointe avec son homologue irakien, Hoshyar Zebari.

"La semaine suivante, un comité technique tiendra plusieurs réunions (à la zone frontalière du) Palais de Chirine (sud) et après trois semaines, ce comité se réunira sur les frontières fluviales à Khoramshahr", une localité frontalière en Iran, a-t-il ajouté.

Les forces iraniennes ont brièvement occupé en décembre un puits pétrolier dans le sud de l'Irak, dans un secteur disputé de la frontière entre les deux pays, provoquant une brusque tension dans les relations entre les deux pays.

Ce champ se trouve à 500 mètres de la frontière. Ce territoire s'est retrouvé du côté irakien lors de l'accord d'armistice entre les deux pays après la guerre de 1980-1988, mais faisait partie du territoire iranien auparavant.

Cinq autres champs se situent dans des territoires disputés entre les deux pays.

M. Mottaki a précisé qu'ordre avait été donné aux troupes iraniennes pour qu'elles retournent à leur ancienne position en Iran.

"Des ordres ont été donnés pour que les forces iraniennes retournent à leur ancienne position", a-t-il dit.

De son côté, le ministre irakien des Affaires étrangères a assuré que les deux pays s'étaient "mis d'accord pour normaliser la situation". "Nous avons trouver une solution bilatérale pour aller devant l'ONU", s'est félicité M. Zebari.

Jamais depuis l'arrivée au pouvoir à Bagdad de partis chiites, dont de nombreux dirigeants ont vécu en exil à Téhéran, les relations ne s'étaient autant envenimées qu'à la suite de l'occupation par des forces iraniennes du puits de pétrole.

Les frontières entre l'Iran et l'Irak sont une question qui trouble les relations des deux pays depuis le début du 20è siècle. En mars 1975, le chah d'Iran et Saddam Hussein, alors vice-président irakien, ont signé l'accord d'Alger, qui redéfinissait les frontières fluviales (ligne médiane du chatt al-Arab) et terrestres entre les deux pays.

En septembre 1980, la guerre Iran-Irak qui durera huit ans est déclenchée après que le président Saddam Hussein eut dénoncé l'accord d'Alger.