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Liban - La situation

Trêve durable et tempêtes dans un verre d’eau

« Tout va bien au Liban, pourquoi voulez-vous qu'on en parle ? »  Le mot est du prince Saoud al-Fayçal, à qui les journalistes demandaient hier, à son arrivée à Damas, s'il allait être question de la situation au pays du Cèdre dans ses entretiens avec les dirigeants syriens.
Que le chef de la diplomatie saoudienne tienne de tels propos en Syrie même en dit long sur la solidité de la trêve qui prévaut actuellement sur la scène libanaise, celle-ci devenant soudain - c'est une très bonne nouvelle pour les Libanais - secondaire aux yeux des protagonistes régionaux par rapport à la question des relations interpalestiniennes et surtout à la guerre en cours au Yémen.
Car c'est bien vers ce dernier pays que les regards se tournent aujourd'hui dans l'ensemble, dans la mesure où va se jouer là-bas quasi exclusivement l'épreuve de force entre les tenants de la modération et ceux de l'extrémisme au niveau de toute la région.
Dans le même sillage entrent en jeu les tractations intensives ayant pour toile de fond l'« arabisation » du mouvement Hamas, en prélude à une réconciliation interpalestinienne qui jouirait de l'aval tant de Damas que de Riyad et du Caire.
Les récents incidents survenus sur le terrain au Liban montrent bien qu'il existe des tentatives visant à utiliser la scène libanaise à des fins négociatoires dans le cadre du bazar interpalestinien - l'explosion de Haret Hreik y a braqué les projecteurs - mais on estime dans les milieux informés que ces tentatives s'orientent vers un échec certain.
Le Liban finit donc de s'installer plus ou moins durablement dans une pacification dont l'horizon reste pourtant à fixer. Mais cela n'empêchera pas la vie politique libanaise de continuer à se dérouler au gré des tempêtes dans un verre d'eau.
Il en est ainsi par exemple des nominations administratives qui, comme chaque fois qu'elles reviennent au premier plan des préoccupations de la classe politique libanaise, se transforment en matière incandescente.
Comme d'habitude, et en attendant l'inévitable crêpage de chignons, l'opération est l'occasion de beaucoup de discours lénifiants sur la nécessité de mettre en avant, comme critères de choix, les talents techniques des candidats sur le clientélisme.
Sachant toutefois que le gouvernement lui-même a été formé sur des bases très assimilables au clientélisme, certains hommes politiques se laissent aller à la realpolitik ambiante en affirmant, à la suite de Walid Joumblatt, que compétence et clientélisme ne sont pas nécessairement contradictoires. En somme, hommes liges pour hommes liges, autant que ce soit les meilleurs.
Mais c'est une fois de plus le président de la Chambre, Nabih Berry, qui a ravi la vedette dans cette affaire en proposant la mise en place d'un mécanisme extra-gouvernemental pour décider des nominations. En clair, il s'agirait de mordre sur les prérogatives de l'Exécutif en menaçant ce dernier de « massacres » autour de la question.
La proposition a, semble-t-il, fortement déplu tant au président de la République qu'aux milieux du Premier ministre qui s'en tiennent aux méthodes plus orthodoxes de concertations au sein de l'Exécutif.
Aux yeux de la majorité, il est clair que M. Berry, dont le rôle est de plus en plus marginalisé en tant que leader politique, cherche en suscitant de telles surenchères à favoriser un retour au moins politique de l'influence syrienne au Liban qui lui redorerait son blason, y compris parmi ses propres alliés.
Pour cette même majorité, il n'est pas à écarter non plus que Damas soit en train d'utiliser ses amis au Liban, et principalement le président de la Chambre, pour faciliter ce retour.
Quoi qu'il en soit, M. Berry a reculé hier d'un pas en faisant démentir par son bureau de presse les informations selon lesquelles il aurait des divergences avec le chef de l'État autour de la question des nominations.
« Tout va bien au Liban, pourquoi voulez-vous qu'on en parle ? »  Le mot est du prince Saoud al-Fayçal, à qui les journalistes demandaient hier, à son arrivée à Damas, s'il allait être question de la situation au pays du Cèdre dans ses entretiens avec les dirigeants syriens.Que le chef de la diplomatie saoudienne...
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