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Moyen Orient et Monde - Iran

Les partisans du régime iranien à leur tour dans la rue

Les autorités appellent à des contre-manifestations aujourd'hui dans tout le pays.
Les arrestations d'opposants, incluant la sœur du prix Nobel de la paix Shirin Ebadi, se sont poursuivies hier en Iran après les grandes manifestations antigouvernementales de la Achoura, tandis que les autorités ont appelé à des contre-manifestations aujourd'hui dans tout le pays.
La participation massive de la population à ces rassemblements va « humilier » ceux qui ont critiqué la répression des manifestations de dimanche, a affirmé le président Mahmoud Ahmadinejad. Il a qualifié ces manifestations de « scénario américano-sioniste » et s'en est pris aux dirigeants américains et britanniques.
« Ils vont voir que le peuple iranien, en se mobilisant sur le terrain, va les déshonorer une nouvelle fois », et qu'ils seront « encore plus humiliés » que les précédentes administrations américaine et britannique, a déclaré M. Ahmadinejad cité par l'agence IRNA.
Téhéran a également accusé la Grande-Bretagne d'ingérence dans les affaires intérieures iraniennes et convoqué l'ambassadeur britannique. Ce dernier a répété les déclarations du chef de la diplomatie britannique David Miliband, selon lequel « le gouvernement iranien doit respecter les droits de l'homme de ses propres citoyens », a précisé le Foreign Office.
Entre-temps, les autorités ont poursuivi hier les arrestations d'opposants au président Ahmadinejad, visant notamment journalistes et militants des droits de l'homme mais aussi la sœur de Mme Ebadi. La prix Nobel, qui vit en exil et est très critique à l'égard du gouvernement iranien, a estimé qu'il s'agissait d'une tentative de pression contre elle.
Le site Rahesabz, principal forum de l'opposition réformatrice, a annoncé sept nouvelles arrestations de journalistes, dont celles de deux dirigeants de l'Association des journalistes iraniens, Mashallah Shamsolvaezine et Badrolsadat Mofidi. La police a aussi arrêté la militante des droits des femmes Mansoureh Shojaie, ainsi que Chapour Kazemi, beau-frère de l'opposant Mir Hossein Moussavi, selon Rahesabz.
La France a dénoncé hier ces arrestations, appelant à la libération de « toutes les personnes injustement détenues ».
Lundi, les autorités avaient arrêté au moins une quinzaine de journalistes, défenseurs des droits de l'homme ou personnalités proches des dirigeants de l'opposition. Ceux-ci, contre lesquels plusieurs hauts responsables du régime avaient demandé lundi des sanctions judiciaires exemplaires, ont reçu un nouvel avertissement. Le président du Parlement, Ali Larijani, leur a enjoint de se séparer du mouvement « pernicieux » qui conteste la légitimité de la réélection de M. Ahmadinejad en juin et de s'abstenir à l'avenir de toute critique.
Le pouvoir a aussi envoyé des signaux clairs en direction des deux dirigeants de l'opposition, M. Moussavi, un ancien Premier ministre, et l'ancien président du Parlement Mehdi Karoubi. Leur entourage a été particulièrement visé par les arrestations des derniers jours et M. Karoubi a été attaqué lundi soir à Téhéran par des inconnus en civil qui ont brisé les vitres de sa voiture, selon un scénario identique à celui vécu la semaine dernière par M. Moussavi.
Sur un autre plan, la police iranienne a affirmé hier que le neveu de Mir Hossein Moussavi a été tué par des « terroristes » dans un incident sans rapport avec les manifestations antigouvernementales de dimanche.
Les manifestations de dimanche à Téhéran et dans plusieurs grandes villes iraniennes, qui ont fait huit morts et des centaines de blessés et d'arrestations, sont les plus importantes et les plus violentes depuis celles qui avaient suivi en juin la réélection du président Ahmadinejad.
Pour y répondre, les autorités ont organisé hier des manifestations dans plusieurs villes du pays dénonçant les « insultes » contre les valeurs religieuses. La télévision a montré des milliers de manifestants à Tabriz, Ispahan ou encore Machhad. Les autorités ont annoncé de nouveaux rassemblements de population aujourd'hui dans tout l'Iran « contre ceux qui n'ont pas respecté les valeurs de la Achoura », allusion à l'opposition qui a profité de cette journée de deuil religieux chiite pour organiser ses manifestations.
Les arrestations d'opposants, incluant la sœur du prix Nobel de la paix Shirin Ebadi, se sont poursuivies hier en Iran après les grandes manifestations antigouvernementales de la Achoura, tandis que les autorités ont appelé à des contre-manifestations aujourd'hui dans tout le pays.La participation massive de la population à ces rassemblements va...
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