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Liban

Jean-François Copé à « L’Orient-Le Jour » : Il est essentiel que le Hezbollah reste une formation proprement libanaise et uniquement politique

Jean-François Copé, chef du groupe UMP à l'Assemblée nationale française (groupe majoritaire issu de la formation du président Nicolas Sarkozy) est attendu aujourd'hui, vendredi, à Beyrouth pour une visite de trois jours à l'invitation de la coalition du 14 Mars. M. Copé s'entretiendra avec les pôles du 14 Mars ainsi qu'avec plusieurs responsables officiels. Sa visite est placée sous le signe de la coopération entre les deux groupes majoritaires aux Assemblées nationales française et libanaise.
Dans une interview accordée avant son départ à L'Orient-Le Jour, M. Copé a tenu à réaffirmer le soutien de sa formation politique, et de la France en général, au Premier ministre Saad Hariri, mettant l'accent sur l'importance de la mise sur pied d'un gouvernement d'union nationale au Liban. Tout en soulignant que le Hezbollah est « un acteur important de la vie politique libanaise, disposant d'une forte assise sociale », M. Copé a déclaré que « la France souhaite qu'il s'intègre pleinement dans la vie démocratique du Liban ». Et M. Copé de souligner que « ce qui est essentiel, c'est que le Hezbollah reste une formation proprement libanaise et uniquement politique ».
Nous reproduisons ci-dessous la teneur de l'interview de M. Copé.

Question-Vous êtes attendu au Liban quelques mois après des élections législatives qui ont abouti à l'émergence d'une majorité et d'une minorité et aussi quelques jours après le vote de confiance qui a été obtenu à une majorité écrasante à la Chambre. Quelles sont les grandes lignes des entretiens que vous aurez avec les hauts responsables libanais, et en particulier les groupes parlementaires ?
Réponse-« La période est évidemment cruciale même si je reviens aussi à Beyrouth par plaisir. J'aurais le privilège de m'entretenir avec les principaux responsables libanais et d'écouter avec attention leur analyse de la situation. Ce sera aussi l'occasion pour moi de redire la confiance et le soutien de la France au président Saad Hariri, au président Michel Sleiman et à l'ensemble des institutions libanaises.
« Nous avons suivi de près, au Parlement français, les discussions politiques en cours à Beyrouth. Le blocage est désormais surmonté grâce aux efforts de tous les groupes parlementaires, et je crois qu'il est souhaitable que nos deux majorités amorcent une coopération nouvelle, plus étroite, comme celle que nous entretenons avec d'autres pays amis.
« Sur de très nombreux sujets, comme l'éducation, la jeunesse, ou l'environnement par exemple, les députés français et libanais ont beaucoup à apprendre les uns des autres. Parce que pour moi, le Liban, ce n'est pas seulement une grande histoire, c'est surtout un formidable potentiel de talents, d'ingéniosité et d'initiatives. Et à chacune de mes visites, je suis impressionné par la vitalité de la société libanaise, toujours pleine de projets pour l'avenir. »

Q-Aurez-vous des contacts privilégiés avec le groupe majoritaire à l'Assemblée nationale libanaise, sachant que ce groupe est conduit par le président Saad Hariri dont l'équipe vient justement d'obtenir la confiance ?
R-« J'aurai évidemment, en tant que président du groupe majoritaire au Parlement français, un contact privilégié avec le président Saad Hariri, qui anime le groupe parlementaire majoritaire au Liban. C'est un homme courageux et déterminé, avec un grand sens de l'intérêt général et pour lequel j'ai beaucoup d'estime.
« Je suis très heureux qu'il ait su réunir toutes les parties prenantes au sein d'un gouvernement d'union nationale et obtenir la confiance du Parlement. C'est un pas important pour la stabilité, l'intégrité et l'indépendance du Liban auxquelles nous sommes très attachés. »

Q-Ce gouvernement a la particularité de réunir des représentants de la majorité et de la minorité sous le signe de l'entente nationale, alors que dans nombre de pays démocratiques la majorité gouverne et l'opposition critique et sanctionne. Que pensez-vous de cette exception libanaise ?
R-« Dans de très nombreux pays, y compris en France, des gouvernements d'union nationale ont vu le jour quand les circonstances l'exigeaient. Et de ce point de vue, la formation du gouvernement d'union nationale au Liban est une très bonne nouvelle, pour le Liban et les Libanais bien sûr, mais aussi pour l'ensemble de la région.
« Même si cela n'a pas été facile, les acteurs politiques libanais ont su trouver ensemble, par le dialogue et avec un grand sens des responsabilités, la solution à ce blocage. Une nouvelle fois, les responsables libanais ont réussi à s'entendre pour faire primer l'intérêt supérieur du pays.
« C'est le signe d'une grande maturité politique et démocratique. Les Libanais doivent continuer sur ce chemin, celui du dialogue et de la réconciliation, le seul qui permette de faire vivre pleinement le miracle libanais et de garantir l'indépendance et la souveraineté du Liban. »

Q-Avez-vous l'habitude de consulter les groupes d'amitié tels que le groupe Liban-France avant vos voyages à l'étranger ou de vous faire accompagner par des membres de ces groupes?
R-« Oui, bien sûr. Je ne manque jamais d'associer les groupes d'amitié lors de toutes mes initiatives ou déplacements internationaux. C'est parfois même l'inverse : ce sont les groupes d'amitié qui me proposent des idées ! Le groupe Liban-France fait d'ailleurs partie de ceux dont l'activité est la plus riche et je veux rendre hommage au travail remarquable réalisé par mon grand ami Élie Aboud, député français d'origine libanaise, qui m'accompagne dans ce voyage auquel il a beaucoup œuvré.
« Ce groupe d'amitié illustre, à sa manière, l'intensité des liens historiques, politiques, économiques et culturels qui unissent nos deux pays et que nous devons faire vivre en nous tournant vers l'avenir. »

Q-Avez-vous des réserves sur la présence de représentants du Hezbollah à la Chambre libanaise et pourriez-vous en rencontrer certains lors de votre séjour ?
R-« Le Hezbollah a sa place au Parlement. C'est un acteur important de la vie politique libanaise, disposant d'une forte assise sociale, et la France souhaite qu'il s'intègre pleinement dans la vie démocratique du Liban. Je me réjouis d'ailleurs que cette formation, comme l'ensemble des forces politiques libanaises, ait choisi la voie de la raison et de la maturité politique en participant au gouvernement d'union nationale. Ce qui est essentiel, en revanche, c'est que le Hezbollah reste une formation proprement libanaise et uniquement politique.
« Je n'ai pas à ce stade de rendez-vous prévu avec des représentants du Hezbollah. De manière générale, je crois que la France doit continuer d'apprécier son attitude envers cette organisation en fonction de ce qu'elle représente et de la manière dont elle agit. »

Q-Avez-vous un projet d'échanges d'expériences ou de visites entre des parlementaires des majorités au pouvoir au Liban et en France et quelles sont les priorités de tels échanges s'ils étaient prévus ?
R-« Oui, je souhaite que les échanges s'intensifient encore entre nos deux Parlements. C'est ce que j'appelle le « benchmark international », dont j'ai d'ailleurs fait l'un des marqueurs de mon action politique. Parce que dans le monde du XXIe siècle, on ne peut pas rester chez soi et réfléchir sans les autres. Les Libanais, grâce à leur formidable diaspora, l'ont compris depuis longtemps déjà.
« C'est aussi pour cette raison que je souhaite que les échanges interparlementaires entre députés français et libanais se systématisent. En insistant plus particulièrement sur les initiatives de nature, comme je l'ai dit, à préparer l'avenir. C'est le cas par exemple de l'éducation, de la formation et de la jeunesse ou de la nécessaire transformation, à l'heure de Copenhague, de nos modèles vers des économies plus vertes et plus numériques. »

Jean-François Copé, chef du groupe UMP à l'Assemblée nationale française (groupe majoritaire issu de la formation du président Nicolas Sarkozy) est attendu aujourd'hui, vendredi, à Beyrouth pour une visite de trois jours à l'invitation de la coalition du 14 Mars. M. Copé s'entretiendra avec les pôles du 14 Mars ainsi qu'avec...
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