Dans un discours d'ouverture, M. Abbas a exclu tout retour de la violence contre Israël, mais il a réitéré son refus de reprendre les négociations avec l'État hébreu avant un gel complet de la colonisation. M. Abbas a exigé en outre d'Israël qu'il accepte le principe d'un État palestinien sur les territoires occupés en 1967 - Jérusalem-Est, Cisjordanie et Gaza.
Le président de l'Autorité palestinienne a par ailleurs réitéré son appel à la tenue d'élections générales, mais sans avancer de date. « Avec l'aide de Dieu, il y aura des élections législatives, c'est ce que nous appelons de nos vœux, et c'est ce qui doit se produire en dépit des obstacles posés par le Hamas », a dit le président palestinien. La commission électorale palestinienne a recommandé le report des élections législatives et présidentielle en raison de l'impossibilité de les organiser dans la bande de Gaza contrôlée par les islamistes du Hamas. Le Hamas et l'Autorité palestinienne sont à couteaux tirés depuis que le mouvement islamiste a pris le pouvoir par la force à Gaza en juin 2007. Ce dernier, qui conteste la légitimité du président Mahmoud Abbas, a refusé de signer une proposition de « réconciliation nationale » interpalestinienne, mise au point par l'Égypte et qui prévoit de reporter le scrutin au 28 juin 2010. Le mouvement islamiste argue qu'aux termes de la Loi fondamentale (Constitution) palestinienne, le mandat de quatre ans de M. Abbas, élu en janvier 2005, a expiré depuis janvier 2009.
De leur côté, les responsables de l'OLP ont estimé nécessaire la réconciliation entre factions palestiniennes avant d'organiser des élections dans les territoires. Marwan Barghouthi, le plus populaire des leaders palestiniens selon les sondages, actuellement en prison, a déclaré dans une interview à l'AFP que cette « réconciliation nationale » était une condition sine qua non à la tenue des élections palestiniennes. De son côté, le Premier ministre du gouvernement du Hamas à Gaza, Ismaïl Haniyeh, s'est prononcé implicitement pour l'extension du mandat du Parlement palestinien - que le Hamas contrôle depuis 2006 - lors des célébrations de l'anniversaire du mouvement islamiste lundi. Ce statu quo semble convenir aux deux factions rivales, à l'Autorité palestinienne comme au Hamas. « En l'absence de réconciliation sur le terrain, il est sage de conserver la situation telle quelle jusqu'à ce que les conditions soient réunies pour la tenue d'élections. Sinon, le pays sera plongé dans le chaos politique », a averti un député du Hamas, Mahmoud Ramahi.