Quelques semaines après avoir rejeté un projet d'accord de l'AIEA, Téhéran a offert samedi d'échanger 400 kg de son uranium enrichi à 3,5 % contre du combustible nucléaire pour son réacteur de recherche, en proposant que cet échange ait lieu sur l'île iranienne de Kish, une zone franche qui possède sa propre législation. Cette offre a été formulée par le chef de la diplomatie iranienne, Manouchehr Mottaki, en marge d'une conférence régionale sur la sécurité dans le Golfe. Cet échange pourrait avoir lieu « immédiatement » dès que le groupe des « 5+1 » (les cinq membres permanents du Conseil de sécurité de l'ONU plus l'Allemagne) aura donné son accord, a ajouté M. Mottaki, cité par la télévision publique iranienne en anglais Press-TV.
Les États-Unis ont estimé que cette proposition ne présentait « rien de nouveau », un haut responsable jugeant qu'elle « ne semblait pas conforme » à un accord permettant à la République islamique d'échapper à des sanctions. Réunis à Bruxelles, les dirigeants de l'Union européenne ont réaffirmé vendredi leur soutien à d'éventuelles sanctions du Conseil de sécurité de l'ONU si l'Iran continuait à ne pas coopérer sur son programme nucléaire. Washington a ensuite dit partager les « graves inquiétudes » de l'UE et réitéré la menace de « conséquences » à prendre au sérieux si Téhéran persistait à ne pas coopérer. Hier, le sous-secrétaire d'État US pour le Proche-Orient, Jeffrey Feltman, a réaffirmé que l'Iran risquait de nouvelles sanctions pour son refus de se conformer aux règles internationales. « La communauté internationale doit parler d'une seule voix pour montrer à l'Iran qu'il y a des conséquences à cela, et des sanctions font partie de la discussion », a-t-il dit.
« Imposer des sanctions à l'Iran est illégal et contraire (aux conventions de) l'ONU. Ce sera sans aucun effet », a déclaré M. Mottaki. L'Iran est déjà visé par cinq résolutions du Conseil de sécurité, dont trois assorties de sanctions, pour son refus de suspendre l'enrichissement d'uranium. M. Mottaki a également indiqué que l'Iran, dont la première centrale nucléaire est actuellement en cours de construction près de Bouchehr (Sud), aurait besoin de construire 15 centrales en 20 ans pour couvrir ses besoins en électricité.
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