Israël : rencontre Netanyahu-colons pour tenter l'apaisement

Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu devait rencontrer jeudi des dirigeants de colons afin de tenter de les apaiser après le suspension de la construction de nouveaux logements dans les implantations de Cisjordanie, ont indiqué ses services.

"Le Premier ministre a invité les responsables des implantations de Judée-Samarie (Cisjordanie) pour les écouter et leur expliquer la décision qui a été prise", a affirmé à l'AFP un responsable des services de M. Netanyahu.

"Il n'est pas question de revenir sur la suspension des constructions", a souligné ce responsable qui a requis l'anonymat. La rencontre était prévue à 10H30 locales (08H30 GMT).

La décision du cabinet de sécurité d'imposer pendant 10 mois un moratoire sur les nouvelles constructions de logements a provoqué la colère des colons.

Des incidents ont opposé ces derniers jours des colons aux inspecteurs chargés de faire respecter l'injonction gouvernementale de stopper les nouveaux chantiers. Jeudi matin, des dizaines de colons ont empêchés ces inspecteurs d'entrer dans la colonie de Kedoumim, a annoncé la radio militaire.

Ce moratoire a été décrété par M. Netanyahu, sous la pression des Etats-Unis, dans le but de relancer les négociations de paix avec les Palestiniens, suspendues depuis la guerre de Gaza il y a un an.

Mais les Palestiniens ont opposé une fin de non-recevoir. Ils réclament un gel total de la colonisation en Cisjordanie ainsi qu'à Jérusalem-Est, annexée par Israël en juin 1967 et à majorité arabe, avant de reprendre le dialogue.

Le moratoire de M. Netanyahu ne concerne ni Jérusalem-Est, ni les 3.000 logements déjà en chantier en Cisjordanie, où vivent plus de 300.000 Israéliens, ni la construction d'édifices publics (synagogues, écoles, etc).

Lundi soir, M. Netanyahu s'était déjà efforcé, en vain, de rassurer les colons, un puissant groupe de pression, en répétant que la suspension de la colonisation était "temporaire et exceptionnelle" et que son gouvernement "reprendrait la construction" dès la fin du moratoire.