Treize « écrivains, arpenteurs des villes » à Beyrouth pour deux jours

Charif Majdalani en avait rêvé. « Beyrouth, capitale mondiale du livre 2009 » en a permis la concrétisation. Cette rencontre d'écrivains internationaux avec Beyrouth et le Liban, l'auteur d'Histoire de la Grande Maison y songeait depuis quelque temps déjà. « Avec des amis, des universitaires et des auteurs français, on se disait, en se baladant dans Beyrouth, qu'il faudrait édifier dans cette ville une résidence d'écrivains. On a aussi imaginé quelque chose dans le genre d'une Maison des écrivains, comme celle de Paris ou de la Villa Gillet à Lyon, une petite structure qui organiserait une ou deux fois par an de grandes rencontres d'écrivains autour d'un thème ou d'un pays », confie-t-il.
Cette rêverie de « gens qui aiment la littérature » a longtemps buté sur une réalité financière peu propice, jusqu'à ce que la nomination de « Beyrouth, capitale mondiale du livre 2009 » lui offre une possibilité de réalisation partielle.
Profitant de la tenue de cet événement, Charif Majdalani présente au bureau de « Beyrouth, capitale mondiale du livre » au ministère de la Culture (« qui a beaucoup contribué au financement de cette rencontre, avec les ambassades et centres culturels des pays des écrivains invités», précise-t-il) son projet de - grande ? - Maison des écrivains à
Beyrouth.
L'initiative provoque l'enthousiasme des organisateurs, qui s'en remettent à lui pour la sélection des auteurs invités.
 La ville et le livre : c'est sur cette thématique - qui s'impose durant cette année beyrouthine consacrée au livre - que Majdalani a construit les deux journées de rencontres d'écrivains venant de 8 pays, dont le Liban, qu'il propose au public libanais.
Bien qu'étant en français, ces rencontres se distinguent de celles du Salon Lire en français par la participation d'auteurs majoritairement non francophones (mais majoritairement traduits en français). Elles offrent ainsi aux lecteurs libanais la possibilité de découvrir de nouveaux horizons littéraires. À travers les figures et les œuvres de trois générations d'écrivains contemporains. Lesquels abordent, tous, dans leurs écrits la thématique urbaine, que ce soit de manière sédentaire, voyageuse ou rêvée.
« Nous avons invité des écrivains reconnus, tels qu'Olivier Rolin, Eduardo Mendoza, l'un des grands écrivains espagnols, Élias Khoury, ou encore l'Italien Vincenzo Cerami, qui est également un scénariste de renom, ayant travaillé avec Pasolini et Benigni (notamment La vie est belle) ; une génération de jeunes écrivains, mais qui sont déjà de renommée mondiale, tels que le Mexicain Jorge Volpi, qui apporte une sorte de renouveau dans la littérature sud-américaine et, enfin, les écrivains reconnus dans leurs pays et qui commencent à avoir une certaine notoriété à l'étranger, comme l'Espagnol José Carlos Llop et le Brésilien Luiz Ruffato.. », indique Charif Majdalani.
Ces rencontres, placées sous le thème des «Écrivains, arpenteurs de villes », s'ouvrent aujourd'hui à 10h30. Elles sont modérées par des universitaires et journalistes, et sont accompagnées de lectures de textes par trois comédiens francophones. Ouvertes au public, elles s'adressent à tous ceux qui sont curieux de découvrir les tendances les plus diverses de la littérature d'aujourd'hui. Et d'arpenter, au fil des mots, toutes les cités du monde : de Mexico à Tyr, en passant par Jérusalem, Montevideo, Barcelone, Palma de Majorque, Rome, Palerme ou Sao Paulo...

* Campus des sciences humaines, rue de Damas. Aujourd'hui de 10h30 à 18h30 et demain de 14h00 à 18h30.

Les écrivains participants

Olivier Rolin, Jean-Christophe Bailly et Patrick Deville (France), Eduardo Mendoza et José Carlos Llop (Espagne), Vincenzo Cerami et Simonetta Agnello Hornby (Italie), Jorge Volpi (Mexique), Juan Carlos Mondragon (Uruguay), Luiz Ruffato (Brésil), Sahar Khalifé (Palestine) ainsi que les deux Libanais Abbas Beydoun et Élias Khoury.