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Mode - Vente Yves Saint Laurent-Pierre Bergé

Clap de fin sur un univers proustien

Photo : Martin Bureau/AFP

Passé les chefs-d'œuvre, l'intime : neuf mois après la vente de l'exceptionnelle collection Yves Saint Laurent-Pierre Bergé, la maison Christie's disperse la semaine prochaine 1 200 meubles et objets familiers provenant notamment de la demeure normande des deux esthètes.
Depuis hier et jusqu'à lundi, le public peut découvrir dans les locaux de Christie's France, près des Champs-Élysées, les pièces mises en vente par l'homme d'affaires Pierre Bergé.
« C'est le reflet d'une vie, d'une manière de vivre » qui va être mis aux enchères du 17 au 20 novembre au Théâtre Marigny, a expliqué Lionel Gosset, directeur du département des inventaires de la maison d'enchères, mardi lors d'une présentation à la presse de cette seconde vente.
« Ce ne sont pas des objets de collection, mais des objets familiers, le contenu d'une maison », souligne François de Ricqlès, vice-président de Christie's France.
Rien à voir avec la vente de la collection YSL-Bergé en février qui a rapporté plus de 342 millions d'euros pour 733 œuvres dont des Matisse, Picasso, Mondrian ou Léger.
Là, les pièces les plus modestes démarrent à 50 euros (un vide-poche en verre) et les plus chères sont estimées à 70 000 euros (une gouache de Fernand Léger).
Cette seconde vente devrait rapporter entre 3 et 4 millions d'euros, selon les estimations de la maison d'enchères qui rappelle que la somme sera entièrement consacrée à la lutte contre le sida.
Mais elle pourrait faire un résultat nettement supérieur si la magie du nom Yves Saint Laurent opère et si le public s'enflamme pour avoir un souvenir du grand couturier français, décédé en juin 2008.
Les pièces en vente ont été installées chez Christie's de façon à recréer l'atmosphère très XIXe du « Château Gabriel », avec notamment une profusion de plantes vertes.
Dominant la baie de Deauville, cette maison néogothique, située à Benerville, avait été achetée dans les années 1980 par Yves Saint Laurent et son compagnon Pierre Bergé. Elle a été revendue à l'été 2008.
« Château Gabriel », c'était tout un univers à la fois opulent et un peu crépusculaire. Celui de Marcel Proust. Mais aussi des films de Luchino Visconti et des châteaux de Louis II de Bavière. La décoration avait été confiée à Jacques Grange.
La référence à l'œuvre de Proust À la recherche du temps perdu était appuyée. La chambre de Saint Laurent s'appelait Charles Swann, celle de Bergé portait le nom du baron Charlus.
Fauteuils de bal Empire, billard en noyer, lustres hollandais, poteries chinoises, tissus, tapis : le goût est éclectique, un peu pompier.
La réaction des acheteurs potentiels est « bonne », déclare Jonathan Rendell, vice-président de Christie's aux États-Unis. « Les décorateurs trouvent cela fascinant. C'est tellement pas à la mode que c'en est amusant. Cela sort de l'ordinaire », ajoute-t-il.
Il y a également des objets de la vie quotidienne, comme des batteries de cuisine, de la vaisselle. Des objets personnels, comme des montres, des réveils, des boutons de manchette, des bagages griffés et un peu usés. La dernière voiture du couturier, une luxueuse Mercedes Benz.
Et puis des cannes à tête de bouledogue et des céramiques représentant cette race de chien, si chère à Saint Laurent. Le couturier a eu successivement quatre bouledogues, tous nommés « Moujik ». Le dernier, toujours vivant, a participé à la vente de février. Et devrait être là pour la seconde vente.

Pascale MOLLARD-CHENEBENOIT

Passé les chefs-d'œuvre, l'intime : neuf mois après la vente de l'exceptionnelle collection Yves Saint Laurent-Pierre Bergé, la maison Christie's disperse la semaine prochaine 1 200 meubles et objets familiers provenant notamment de la demeure normande des deux esthètes. Depuis hier et jusqu'à lundi, le public peut découvrir dans les...

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