Rechercher
Rechercher

Actualités

L'Iran cible d'un attentat, Washington accusé

Une trentaine de personnes, dont plusieurs hauts commandants des Gardiens de la révolution, ont été tuées dimanche dans un attentat suicide perpétré dans une ville du sud-est de l'Iran frontalière du Pakistan.

L'attentat, le plus meurtrier de ces dernières années contre le corps d'élite des Gardiens de la révolution, a décapité le commandement local de cette armée idéologique du régime.

Téhéran a dénoncé un acte "terroriste" et accusé les États-Unis dans cet attentat, qui selon un responsable du pouvoir judiciaire a été revendiqué par le groupe rebelle sunnite Jund Allah.

"Entre 30 et 35 personnes, notamment des commandants des Gardiens de la révolution et des chefs de tribus" ont été tuées dans l'attentat, a déclaré Mohammad Marzieh, procureur général de Zahedan, chef-lieu de la province de Sistan-Balouchistan.

Il a ajouté qu'"aucun suspect n'a été arrêté (mais) le groupuscule de Abdolmalek Righi (Joundallah, NDLR) a assumé la responsabilité de cette action terroriste".

L'attentat s'est produit à 08H00 (04H30 GMT) dans la ville de Pishin, dans le Sistan-Balouchistan, alors que les commandants des Gardiens de la révolution participaient à une réunion avec les chefs de tribus de la province destinée à renforcer "l'unité entre les chiites et les sunnites", a indiqué l'agence de presse Fars.

"Dans cette action terroriste, le général Nour-Ali Shoushtari, l'adjoint du commandant de l'armée de terre des Gardiens de la révolution, le général Mohammad-Zadeh, commandant des Gardiens de la révolution pour le Sistan-Balouchistan, le commandant des Gardiens pour la ville d'Iranshahr (sud-est), et le commandant de l'unité Amir-al Momenin ont été tués", a précisé Fars.

Des chefs de tribus ont également péri dans l'attentat selon la même source.

"Un homme portant des explosifs sur lui les a fait exploser lors d'une réunion des chefs de tribus" de la province avec les commandants des Gardiens de la révolution, a indiqué l'agence de presse officielle Irna.

Le président Mahmoud Ahmadinejad a demandé "une action rapide contre les responsables de ce crime terroriste"

"Nous considérons que les dernières actions terroristes résultent de l'action des États-Unis et montrent l'animosité américaine à l'égard de notre pays", a pour sa part accusé le président du Parlement, Ali Larijani.

Le président américain Barack "Obama avait dit qu'il tendait la main à l'Iran mais avec cette action il s'est brûlé la main. Le peuple iranien a raison de ne pas croire aux changements promis par le gouvernement américain, ce qui est contre leurs intérêts", a-t-il estimé.

Selon M. Larijani, "l'objectif des terroristes est de perturber la sécurité dans la province" pour empêcher son développement "économique".

"Très certainement, les Gardiens de la révolution vont agir avec une force encore plus forte pour instaurer la sécurité dans la région", a-t-il prévenu.

Les Gardiens de la révolution ont eux accusé "l'oppression mondiale d'avoir provoqué les éléments à sa solde" pour commettre cet attentat. L'oppression mondiale désigne généralement les pays occidentaux, en particulier les États-Unis et la Grande-Bretagne.

La population iranienne, forte de 71 millions d'habitants, est composée à plus de 90% de chiites, mais la province du Sistan-Balouchistan, située à la frontière avec le Pakistan et l'Afghanistan, abrite une forte minorité sunnite.

Elle est considérée comme la province la moins sûre d'Iran en raison de la présence de rebelles mais aussi de trafiquants de drogue.

Le groupe rebelle sunnite Joundallah (soldats de Dieu) est généralement accusé par les autorités iraniennes de mener de telles actions armées.

Ce groupe a notamment revendiqué l'attentat suicide du 28 mai qui a fait 25 morts dans une mosquée chiite de Zahedan.

L'attentat, le plus meurtrier de ces dernières années contre le corps d'élite des Gardiens de la révolution, a décapité le commandement local de cette armée idéologique du régime.
Téhéran a dénoncé un acte "terroriste" et accusé les États-Unis dans cet attentat, qui selon un...