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Liban - Le commentaire

Incertitude marquée sur les résultats du sommet syro-saoudien

Une énigme. Près de deux semaines après le sommet syro-saoudien, on n'est toujours pas fixé sur ses résultats effectifs. Les spéculations, émaillées de ballons d'essai et d'intox, vont bon train. Qu'est-ce que le président Bachar el-Assad a promis au roi Abdallah et quels engagements en a-t-il reçus en retour ? C'est le flou intégral. Entretenu par une première constatation de terrain : en Irak et en Palestine, pièces maîtresses du dossier régional commun, rien n'a changé. Bagdad ne cesse d'accuser les Syriens d'infiltrer des éléments subversifs sur son territoire et de soutenir des opposants. En Palestine, la réconciliation entre le Fateh et le Hamas a été encore une fois entravée. Peut-être retardée jusqu'aux élections prévues pour dégager un nouveau pouvoir devant négocier avec Israël.
De même au Liban. La mise en place d'un nouveau gouvernement tarde à se concrétiser. Conditions et contre-conditions continuent à s'entrechoquer et à se neutraliser. Bien que Saad Hariri et Michel Aoun eussent « partagé le pain et le sel », Gebran Bassil a rejailli pour marteler que son retour aux Télécoms n'est pas négociable. Une sortie qui en a surpris plus d'un, même au sein du Bloc du changement et de la réforme. Des députés de ce groupe ont en effet confié en privé que lors de la dernière réunion, il n'a été question que d'attribuer un autre portefeuille au gendre du général, voire même d'en faire un ministre d'État. Élevés dans le sérail, ces parlementaires aounistes avancent une explication prosaïque : l'objectif de l'assaut de Bassil serait en réalité de troquer ses exigences ministérielles contre la présidence, pour les aounistes, de nombre de commissions parlementaires, les Finances et les Affaires étrangères en tête.
En tout cas, comme il est peu probable que les décideurs étrangers ne soient pas informés des initiatives de leurs alliés libanais, l'escalade de Bassil permet de douter de l'attitude de Damas par rapport à la crise ministérielle libanaise. Et, par ricochet, de l'ensemble des échanges syro-saoudiens. En effet, sur un plan global, l'Arabie saoudite, soucieuse de la protection, physique et autre, de ses alliés libanais, comme de l'État libanais libre, a pu demander un tracé des frontières commençant par Chebaa, le démantèlement des bases palestiniennes d'obédience syrienne et l'arrêt du trafic, de l'afflux d'armes à travers la frontière syro-libanaise. A-t-elle obtenu de fermes promesses syriennes allant dans ce sens ? Et si c'est le cas, qu'a-t-elle pu promettre en retour ? Faciliter la mise en place d'un gouvernement d'union libanais qui soit favorable à Damas ?
On ne sait donc pas. Mais le climat positif qui a suivi, au Liban, le sommet saoudo-syrien s'est vite trouvé dissipé après la brusque nouvelle offensive des opposants. D'autant plus frappante qu'elle s'étend maintenant aux prosyriens et ne se limite plus aux fidèles de cet Iran que la rencontre Assad-Abdallah indispose. Pour tout dire, on ne retourne pas à la case départ, on y reste. Et comme le pronostiquent des pôles des deux camps, il est fort possible que la crise ministérielle perdure.
Une énigme. Près de deux semaines après le sommet syro-saoudien, on n'est toujours pas fixé sur ses résultats effectifs. Les spéculations, émaillées de ballons d'essai et d'intox, vont bon train. Qu'est-ce que le président Bachar el-Assad a promis au roi Abdallah et quels engagements en a-t-il reçus en retour ? C'est le...
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