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Économie - Privatisation

Le Royaume-Uni va céder une série d’actifs pour redresser ses finances

Dans un discours devant des économistes à Londres, le Premier ministre britannique Gordon Brown a annoncé hier que le gouvernement allait vendre pour 16 milliards de livres d'actifs, soit plus de 17 milliards d'euros, afin d'aider à redresser les finances publiques.
Dans le cadre de ce programme de privatisations, le gouvernement prévoit de céder une série d'actifs non financiers, dont des infrastructures de transport, qui devraient rapporter près de 3 milliards de livres selon Downing Street, soit environ 3,2 milliards d'euros.
Il s'agira notamment de High Speed One (la seule ligne ferroviaire à grande vitesse du Royaume-Uni, qui relie le tunnel sous la Manche à Londres), de la participation britannique dans le consortium nucléaire européen Urenco (33 %), de la maison de paris Tote et d'une société spécialisée dans les prêts aux étudiants, a précisé le Premier ministre.
Le reste du programme proviendra de la vente de biens immobiliers et d'autres actifs détenus par des collectivités locales, a ajouté Gordon Brown.
M. Brown a annoncé que la vente se ferait dans les deux ans. Mais d'autres officiels ont cependant tempéré ce calendrier. Ainsi, le ministre des Finances, Alistair Darling, a-t-il promis sur la radio régionale BBC Radio Scotland que toute cession n'interviendrait « que lorsque nous penserons que les conditions sont bonnes ».
« Nous n'allons pas nous précipiter pour vendre quelque chose si nous estimons que nous pourrions en tirer un meilleur prix en patientant », a-t-il expliqué.
Liam Byrne, le secrétaire au Trésor, a dans la même veine souligné que le Premier ministre avait indiqué « vouloir progresser sur les deux prochaines années » au sujet de ces ventes, mais que le gouvernement voulait en fait « commencer à vendre les actifs qu'il avait identifiés entre 2011 et 2014 ».
Ces ventes devraient permettre de réduire un peu un déficit public qui, gonflé par les plans de sauvetage bancaires et les mesures de relance adoptées face à la crise, devrait atteindre 175 milliards de livres (près de 190 milliards d'euros) cette année, soit 12,4 % du produit intérieur brut (PIB), selon les projections du gouvernement.
Ces annonces interviennent alors que le redressement des finances publiques s'annonce comme un thème majeur des prochaines élections législatives, qui se dérouleront au plus tard en juin prochain et pour lesquelles les travaillistes, au pouvoir depuis 1997, sont donnés perdants.
Le gouvernement travailliste s'est engagé le mois dernier à réduire le déficit public de moitié sur les quatre ans qui suivront la fin de la récession, y compris en réduisant les dépenses publiques, une mesure que les conservateurs jugent indispensable, à un point que les travaillistes les accusent de risquer de saper la reprise économique.
Gordon Brown a d'ailleurs repris cet argument dans son discours. « On doit redresser les finances publiques de façon à soutenir la croissance, et non à la détruire », et « si on n'y arrive pas, nous risquons une décennie d'austérité », a-t-il lancé.
Les économistes du cabinet Item d'Ernst & Young ont estimé que les ventes annoncées « seraient un premier pas dans la réduction du déficit, mais restaient une goutte d'eau dans l'océan, comparées à la taille des baisses de dépenses nécessaires pour restaurer les finances publiques ».
Le porte-parole conservateur Vince Cable a qualifié la vente prévue « d'opération de vide-grenier nationale », d'annonce « entièrement motivée par des questions politiques ».
Le porte-parole des conservateurs Philip Hammond a remarqué que les 16 milliards de livres correspondaient à peine « à quelques semaines d'emprunts du gouvernement, au rythme actuel », appelant au contraire à « des décisions difficiles » en matière de dépenses.

Dans le cadre de ce programme de privatisations, le gouvernement prévoit de céder une série d'actifs non financiers, dont des infrastructures de transport, qui devraient rapporter près de 3 milliards de livres selon Downing Street, soit environ 3,2 milliards d'euros.Il s'agira notamment de High Speed One (la seule ligne ferroviaire à grande vitesse du...

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