Azerbaïdjan : deux Libanais condamnés à 15 ans pour complot anti-israélien

Deux Libanais ont été condamnés à 15 ans de prison lundi à Bakou pour avoir projeté des attaques contre les ambassades d'Israël et des Etats-Unis en Azerbaïdjan, a annoncé un porte-parole du tribunal à l'AFP.

"Les citoyens libanais Ali Karaki et Ali Najmeddin ont été condamnés chacun à 15 ans", a déclaré le porte-parole.

Les attaques n'ont finalement jamais été perpétrées.

Les deux Libanais ainsi que quatre Azerbaïdjanais, également soupçonnés d'implication dans les préparatifs, ont été arrêtés en mai 2008. Les Azerbaïdjanais ont été condamnés à des peines allant de 12 à 15 ans de prison.

Les Libanais étaient chargés de recruter des Azerbaïdjanais et d'élaborer un plan d'attaque contre les ambassades israélienne et américaine à Bakou, ainsi que le radar stratégique de Gabala, dans le nord du pays.

Les autorités azerbaïdjanaises les soupçonnent d'être liés aux Gardiens de la révolution, armée idéologique du régime iranien.

Le quotidien américain Los Angeles Times écrivait en mai que le groupe s'apprêtait à utiliser plusieurs voitures piégées contre l'ambassade d'Israël située dans une tour qui accueille d'autres ambassades et des sièges de compagnies étrangères.

Citant des responsables israéliens et occidentaux, le journal affirmait que les attaques en préparation en Azerbaïdjan faisaient partie de projets plus larges du Hezbollah et de l'Iran de cibler les installations israéliennes à l'étranger.

Les avocats des accusés ont dénoncé le verdict en soulignant qu'ils en feraient appel.

"Le juge a pris cette décision en se basant sur son opinion personnelle plutôt que sur les faits et les preuves", a dénoncé l'avocat Vugar Khasiev.

"Le verdict n'est pas juste et va être contesté devant d'autres instances judiciaires dont la Cour Européenne pour les Droits de l'Homme", a-t-il ajouté.

L'Azerbaïdjan, pays musulman de la Caspienne de 8,7 millions d'habitants, brandit la menace du fondamentalisme islamique, mais les critiques affirment que cet argument est utilisé pour persécuter les opposants politiques.