Kouchner : Paris salue le "mouvement" iranien, juge la menace israélienne sérieuse

Le ministre français des Affaires étrangères, Bernard Kouchner, a salué dimanche le "mouvement, la petite ouverture" des Iraniens sur le dossier nucléaire, estimant que cette attitude est d'autant plus à encourager que la menace de frappe israélienne contre l'Iran est "très sérieuse".

Dans le cadre de l'émission Grand Jury RTL-Le Figaro-LCI, M. Kouchner a jugé que par rapport à "l'échec", par rapport au "mutisme" des Iraniens auparavant, ce qui s'est passé à Genève le 1er octobre pendant la réunion des Six et de l'Iran a été "très constructif".

"Je souhaite que nous sortions de cette crise (...) Il me semble qu'il y a une petite ouverture, un mouvement. Je pense que la protestation populaire (en Iran) n'y est pas pour rien", a-t-il commenté.

M. Kouchner a dit espérer que le sort de la chercheuse française Clotilde Reiss qui attend son jugement à l'ambassade de France pour avoir pris part à des manifestations contre le président Mahmoud Ahmadinejad, sera "influencé par ce vent d'optimisme moyen".

"Il y a un élément nouveau" par rapport à 2003, a-t-il noté à propos du dossier nucléaire. "Il y a une menace israélienne (...) Elle doit renforcer notre volonté d'apaiser les tensions. Nous cherchons la paix, nous ne voulons pas qu'il y ait davantage de complications au Moyen Orient", a poursuivi le ministre. "La menace israélienne, oui, il faut prendre ça très au sérieux", a-t-il ajouté.

M. Kouchner a relevé que les mouvements extrémistes arabes voient dans la personnalité du président Ahmadinejad "un Che guevara, un Robin des Bois". Il est perçu "dans la rue arabe comme celui qui n'a pas peur, il faut dégonfler cela", a-t-il dit.

Interrogé sur les relations avec le président Nicolas Sarkozy à la suite d'une divergence exprimée en marge d'une émission télévisée sur la question de sanctions éventuelles concernant l'importation de carburant en Iran, il a souligné que leurs rapports "étaient fondés sur la liberté et la loyauté, l'une n'allant pas sans l'autre". "J'ai servi trois présidents de la République, je n'ai jamais eu eu une telle liberté d'échanges", a-t-il assuré.