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Moyen Orient et Monde - France

La gauche réclame la démission du PDG de France-Télécom

Didier Lombard annonce la fin du principe de mobilité des cadres au niveau national après le suicide d'un 24e employé.
La gauche a réclamé hier la démission du PDG de France-Télécom au lendemain du suicide du 24e employé de l'entreprise publique en 20 mois. Le PDG de France-Télécom, qui s'est rendu lundi en Haute-Savoie où s'est produit le drame, a annoncé la fin du principe de mobilité des cadres au niveau national, jusqu'à présent systématique tous les trois ans. Dans une interview à Public Sénat, il a précisé hier qu'il irait plus loin pour humaniser les conditions de travail. « La suspension des mobilités dans l'entreprise est une solution d'urgence, mais pas la solution de fond », a-t-il dit en évoquant la « refondation du contrat social de l'entreprise en décembre » qui doit permettre de « prendre en compte les situations personnelles dans les décisions professionnelles ».
L'opposition de gauche a toutefois estimé qu'il devait quitter ses fonctions après le suicide d'un homme de 51 ans qui s'est donné la mort lundi à Alby-sur-Chéran en mettant en cause les pratiques de l'entreprise dans une lettre à son épouse. « Quand il y a eu un trou dans les caisses de la Société générale, Nicolas Sarkozy a demandé à Daniel Bouton de partir. À France-Télécom, on en est à 24 morts. C'est à l'État actionnaire de dire à (Didier) Lombard qu'il doit démissionner », a déclaré à Reuters le porte-parole du Parti socialiste, Benoît Hamon. Le PDG de l'opérateur « n'est pas en cause personnellement, mais la désorganisation, les cadences, le stress des employés sont des conséquences directes des décisions de ressources humaines prises par la direction du groupe », a-t-il ajouté.
Le porte-parole du Nouveau parti anticapitaliste (NPA) a estimé de son côté sur LCI que « M. Lombard devrait avoir la décence soit de démissionner, soit au moins de se taire et de ne pas faire les opérations de communication qu'il est en train de faire maintenant ». Les députés communistes, républicains et du Parti de gauche ont, dans un communiqué, abondé dans le même sens. « Le management à coups d'évaluations individuelles, d'objectifs inatteignables, de mobilité forcée, voilà ce qui est en cause », a déclaré leur porte-parole Roland Muzeau.
Pour Bernard Thibault, les salariés à France-Télécom et dans d'autres entreprises en France sont aujourd'hui « seuls ».
« Ce qui est en cause à France-Télécom, comme dans beaucoup d'entreprises, c'est l'approche que l'on fait du travail et surtout du salarié, à qui l'on demande de plus en plus d'atteindre des objectifs inatteignables », a estimé le secrétaire général de la CGT sur RMC et BFM TV.
Mais pour la majorité présidentielle, la situation n'est pas spécifique à France-Télécom.
L'ancien ministre des Relations sociales Xavier Bertrand a estimé qu'il fallait que « tous les dirigeants, tous les managers soient formés à cette question du stress, de la souffrance au travail et de la prise en compte du risque de suicide ».
« Je ne crois pas qu'on puisse dire que c'est France-Télécom exclusivement », a ajouté le secrétaire général de l'UMP sur France Inter, jugeant que la démission de Didier Lombard n'était pas « le sujet ». Le président du groupe UMP à l'Assemblée nationale, Jean-François Copé, a lui aussi estimé que la démission du PDG de l'entreprise n'était pas une réponse appropriée. « Je ne pense pas que ce soit la bonne manière de voir le problème », a-t-il dit lors d'un point de presse. « On ne peut pas avoir ce réflexe systématique de commencer par dire qu'en coupant une tête, on réglera le problème d'une entreprise. Je pense que le sujet n'est pas là. » « Je pense qu'il appartient au dirigeant de l'entreprise de prendre les mesures qui s'imposent pour tirer toutes les leçons de ces tragédies successives parce que c'est sa responsabilité de le faire, ce n'est pas la nôtre », a-t-il poursuivi.
Selon Europe 1, France-Télécom s'apprête à ouvrir en Seine-Saint-Denis un immeuble aménagé spécialement pour prévenir les risques de suicide.
La gauche a réclamé hier la démission du PDG de France-Télécom au lendemain du suicide du 24e employé de l'entreprise publique en 20 mois. Le PDG de France-Télécom, qui s'est rendu lundi en Haute-Savoie où s'est produit le drame, a annoncé la fin du principe de mobilité des cadres au niveau national,...

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