Des élections sont prévues l'an prochain en Birmanie, les premières depuis 20 ans. Elles interviendront alors que les États-Unis et l'Union européenne ont imposé des sanctions au régime birman en raison de son refus de reconnaître le résultat des élections de 1990 remportées par la Ligue nationale pour la démocratie (LND), dont la dirigeante Aung San Suu Kyi est en résidence surveillée. La LND n'a jamais été en mesure d'exercer le pouvoir. « Aung San Suu Kyi a dit que le dialogue était une bonne chose », a indiqué hier Nyan Win, l'un de ses avocats et le porte-parole de la LND. « Elle accepte, mais elle dit que le dialogue doit concerner les deux parties », la junte et l'opposition, a-t-il précisé.
Depuis son arrivée au pouvoir, le président Obama a adopté une politique étrangère en rupture avec celle de son prédécesseur George W. Bush, préférant le dialogue à la confrontation. En février dernier, l'administration Obama avait déjà indiqué qu'elle engagerait une révision de sa politique envers la Birmanie. Cette révision, a indiqué Mme Clinton, n'est pas encore achevée. Afin d'écarter le moindre doute, la secrétaire d'État a souligné que les objectifs des États-Unis vis-à-vis de la Birmanie n'avaient pas changé et que son pays demandait toujours des « réformes démocratiques crédibles » et « la libération immédiate des prisonniers politiques ». Mme Clinton a bien entendu insisté sur celle d'Aung San Suu Kyi, Prix Nobel de la paix et qui a été privée de liberté pendant 14 des 20 dernières années. Mme Suu Kyi a été condamnée récemment à 18 mois supplémentaires d'assignation à résidence, ce qui l'exclut de facto des élections prévues en 2010. La junte, a ajouté Mme Clinton, doit aussi engager « un dialogue sérieux avec l'opposition et les minorités ethniques ».
Un haut responsable américain a indiqué de son côté que le gouvernement de Barack Obama souhaitait infléchir sa politique vis-à-vis de la junte birmane dans la mesure où celle-ci avait récemment montré qu'elle souhaitait améliorer ses relations avec les États-Unis. Mme Clinton a rendu compte de la nouvelle approche américaine aux ministres des Affaires étrangères des pays faisant partie du « Groupe des amis de la Birmanie » qui comprend entre autres l'Indonésie, le Vietnam, le Japon, la Chine, la Grande-Bretagne et la France. « Lever les sanctions maintenant, ce serait envoyer un mauvais signal et nous allons les maintenir jusqu'à ce que nous puissions voir des progrès vers les réformes », a dit Mme Clinton, selon un document diffusé par le département d'État. « Mais nous serons disposés à alléger les sanctions en réponse à des actions significatives de la part des généraux birmans en ce qui concerne les droits de l'homme et les problèmes démocratiques qui entravent les progrès de la Birmanie », a-t-elle ajouté.
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