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Économie - Rapport

Chômage : le pire est à venir, prévient l’OCDE

Les États membres de l'organisation mis au défi de rééquilibrer leurs plans de relance.
Le pire de la récession s'agissant de l'emploi est à venir et les pays de l'OCDE risquent de voir s'installer un chômage de longue durée préjudiciable à la reprise, selon l'organisation qui a mis hier les gouvernements au défi de « rééquilibrer » leurs plans de relance.
En moins de trois ans, entre fin 2007 et fin 2010, le nombre de chômeurs aura progressé de plus de 25 millions, soit à peu près autant qu'en dix ans lors des deux grands chocs pétroliers, souligne l'Organisation de coopération et de développement économiques.
Dans son 28e rapport annuel sur l'emploi, publié à Paris, elle a calculé que si les plans de relance axés notamment sur le soutien aux banques et à l'automobile sauveront 3,2 à 5,5 millions d'emplois d'ici à 2010, le budget des services de l'emploi rapporté au nombre de chômeurs a presque partout diminué, sauf en Suisse et au Danemark.
Les ressources consacrées aux « politiques actives de l'emploi », comme le conseil, la formation, les subventions à l'embauche, « ont certes augmenté dans de nombreux pays mais dans des proportions plutôt modestes comparé à l'ampleur et à la rapidité des pertes d'emploi », a noté Angel Gurria, secrétaire général de l'OCDE lors d'un point presse. « On a raté le coche », a-t-il regretté, mais « les plans de relance sont en train d'être dépensés et on peut les rééquilibrer ».
« Ce rapport est censé nous aider et nourrir les débats lors du sommet du G20 à Pittsburgh », a-t-il ajouté, et « la question n'est plus de se focaliser sur l'évolution prévisible du chômage mais de définir une politique bien ciblée pour juguler la crise de l'emploi et réduire le délai entre la reprise économique et celle de l'emploi ».
La priorité des priorités est allée à juste titre, selon l'OCDE, à financer le chômage partiel et dans une certaine mesure l'indemnisation des nouveaux chômeurs.
Il est cependant urgent, selon l'organisation, de s'attaquer au risque de chômage longue durée, véritable bombe à retardement « sociale, politique et budgétaire », selon M. Gurria, notamment parmi les jeunes dont le taux de chômage augmente de manière disproportionnée et fait craindre un phénomène de « génération sacrifiée ».
« C'est le moment d'aider les chômeurs les plus qualifiés à regagner l'emploi », a souligné Stefano Scarpetta, chef de la division Emploi, car s'il est vrai que beaucoup d'emplois sont détruits par la crise, d'autres sont créés même dans les périodes de profonde récession comme aujourd'hui, selon l'OCDE.
« Pour les autres, c'est le moment d'investir dans la formation », a ajouté M. Scarpetta, en insistant sur les effets du chômage de longue durée, source de découragement, de perte de capital humain et créant des bataillons de salariés difficiles à réintégrer dans les entreprises quand sonnera la reprise.
Dans l'immédiat, l'OCDE a maintenu le sombre pronostic d'une poursuite de l'augmentation du taux de chômage moyen qui bat déjà tous les records depuis l'après-guerre à 8,3 % en juin et devrait flirter avec la barre des 10 %, avec des pointes à 19,8 % en Espagne et 15,1 % en Irlande.
Aux États-Unis, le taux de chômage, qui depuis 1990 oscillait entre 4 et 6 %, devrait atteindre 10,1 % en fin d'année prochaine.
Le taux de chômage devrait atteindre 11,3 % en France fin 2010, 11,8 % en Allemagne et 10,5 % en Italie.
En 2007, le taux de chômage moyen dans la zone OCDE était tombé à 5,6 %, soit le taux le plus bas enregistré depuis 1980, souligne l'OCDE.
La zone OCDE inclut 23 pays européens, ainsi que l'Australie, la Turquie, la Nouvelle-Zélande, le Canada, le Mexique, les États-Unis, le Japon et la Corée du Sud.
Le pire de la récession s'agissant de l'emploi est à venir et les pays de l'OCDE risquent de voir s'installer un chômage de longue durée préjudiciable à la reprise, selon l'organisation qui a mis hier les gouvernements au défi de « rééquilibrer » leurs plans de relance.En moins de trois ans, entre fin...

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