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Lifestyle - Cinéma

Le film « Lebanon » remporte le Lion d’or à Venise

La presse italienne salue le palmarès irréprochable de la Mostra, qui a primé le long métrage israélien.

L'Israélien Samuel Maoz a triomphé samedi soir à la cérémonie de clôture de la 66e Mostra de cinéma de Venise avec Lebanon, un premier film autobiographique « écrit avec ses tripes », qui montre les horreurs de la guerre à travers le viseur d'un tank. « Merci pour ce bonheur », s'est exclamé le cinéaste en recevant son prix des mains du président du jury, l'Américano-Taïwanais Ang Lee. « Je dédie ce prix aux milliers de personnes à travers le monde qui, comme moi, sont revenues de la guerre saines et sauves. Apparemment, elles vont bien, elles sont mariées, elles ont des enfants, mais, à l'intérieur, elles ont dû apprendre à vivre avec leur douleur », a-t-il déclaré.
Nourri des douloureux souvenirs de son réalisateur, Samuel Maoz, 47 ans, le film fait vivre intensément le début de la première guerre du Liban en 1982, à travers la meurtrière avancée d'un tank israélien. Traumatisé par des combats où, jeune soldat de vingt ans, ce natif de Tel-Aviv fut tireur dans un blindé, Maoz a mis 25 ans à en sortir ce film puissant, à rebours de tout héroïsme, qui montre la guerre avec une radicale nouveauté. Dans Lebanon, quatre soldats enfermés dans ce qu'ils ont surnommé le « rhinocéros » de fer ne voient du Liban que les massacres qu'ils y perpètrent : femme au bord de la démence après la mort de son enfant, vieillard au regard figé par la haine, agonie d'un âne éventré. L'horreur de ces scènes, ajoutées au confinement et à la cruelle absurdité des ordres reçus, fait monter la tension entre les hommes, tandis que l'image, ramenée à celle du viseur, fait du monde extérieur une série de cibles. Des 25 films en lice pour le Lion d'or, il était largement favori.
Sans surprise, le Britannique Colin Firth (Mamma mia !, Le journal de Bridget Jones), a remporté à 49 ans la Coupe Volpi du meilleur acteur dans A single man, la première réalisation du couturier américain Tom Ford. Colin Firth avait été bouleversant en professeur d'université homosexuel des années 60 qui perd le goût de vivre après la disparition tragique de son compagnon. L'acteur a remercié l'Italie qui l'a « inondé de cadeaux : la culture, la littérature, le cinéma, l'art, la cuisine, le vin, la grappa et ma femme ! » et son metteur en scène Tom Ford, « un véritable artiste, doté d'une vision ».
De son côté, la Russe Kseniya Rappoport, 35 ans, a été sacrée meilleure actrice pour La doppia ora, un polar de Giuseppe Capotondi - auquel elle a dédié son prix -, où elle joue une Women Without Men émigrée mêlée à un crapuleux cambriolage. Dédié aux « victimes du Mouvement vert de 2009 » en Iran, Women Without Men, le premier film de la vidéaste-photographe iranienne Shirin Neshat, qui relate l'émancipation de quatre femmes à Téhéran dans les années 1950, a reçu le Lion d'argent de la meilleure réalisation. « Je supplie le gouvernement de l'Iran de donner au peuple ce dont il a besoin : les droits humains de base, la liberté et la démocratie », a-t-elle lancé, dédiant son film à « tous les Iraniens ».
La joyeuse comédie Soul Kitchen a valu au cinéaste germano-turc Fatih Akin le prix spécial du jury, pour lequel il a remercié son équipe, « la meilleure que j'aie jamais eue ».
Bien que talent déjà confirmé (Romanzo criminale, Nos meilleures années) l'Italienne Jasmine Trinca, 28 ans, a emporté le prix Marcello Mastroianni du meilleur espoir avec Il grande sogno de Michele Placido, où elle joue une fille révolutionnaire aux origines bourgeoises, dans la fièvre de 1968.
Hier, la presse italienne a jugé amplement mérité le Lion d'or décerné au film Lebanon. « Un verdict courageux, qui récompense des films forts et dérangeants », titrait hier le quotidien Il Gazzettino de Venise. « Un Lion d'or contre la guerre », publiait La Repubblica. « Un verdict œcuménique », estimait Il Corriere Della Sera.
Au chapitre de la fierté nationale, une certaine amertume pointait dans les colonnes de La Repubblica, pour qui « aucun des quatre films italiens en compétition (Baaria, The white space, La doppia ora, Il grande sogno) n'a jamais été un sérieux prétendant au Lion d'or ».
L'Israélien Samuel Maoz a triomphé samedi soir à la cérémonie de clôture de la 66e Mostra de cinéma de Venise avec Lebanon, un premier film autobiographique « écrit avec ses tripes », qui montre les horreurs de la guerre à travers le viseur d'un tank. « Merci pour ce bonheur »,...

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