Le procureur de Téhéran ferme le bureau du réformateur Karoubi (agence)

Le bureau de l'un des chefs de l'opposition iranienne, le réformateur Mehdi Karoubi, a été fermé mardi sur ordre du procureur de Téhéran, a déclaré un porte-parole de son parti cité par l'agence de presse Ilna.

"Le bureau de M. Karoubi a été fermé sur ordre du procureur de Téhéran après que des agents munis d'un mandat du procureur se sont rendus sur place, près du palais Saadabat, dans le nord de Téhéran", a déclaré Esmaïl Gherami Moghaddam à l'agence.

"Ils ont fouillé les locaux et saisi des documents, des CD, des ordinateurs et des films", a-t-il poursuivi. "Ils ont également arrêté le rédacteur en chef du site internet Etemad Melli", le site de M. Karoubi, a-t-il dit.

M. Karoubi et d'autres ont été repoussés hors des locaux pendant le raid, a-t-il dit.

Candidat malheureux à la présidentielle du 12 juin, M. Karoubi a refusé de reconnaître la réélection du président Mahmoud Ahmadinejad lors de ce scrutin, arguant d'une fraude massive, de même que Mir Hossein Moussavi, le principal rival du chef de l'Etat sortant.

M. Karoubi a provoqué la colère des ultraconservateurs en affirmant que des manifestants arrêtés après la présidentielle avaient été torturés et violés en prison.

La contestation du résultat de l'élection a entraîné des manifestations de masse sévèrement réprimées par les autorités, la plus grave crise qu'ait connue la République islamique depuis son avènement en 1979.

Au moins 4.000 manifestants ont été arrêtés et trente personnes tuées, selon des chiffres officiels. L'opposition parle de 72 morts.

La police iranienne a averti mardi qu'elle empêcherait toute manifestation hostile au pouvoir durant la Journée de "Qods" ("Jérusalem" en persan) organisée en Iran le 18 septembre en soutien aux Palestiniens.

Selon plusieurs sites internet de l'opposition, des partisans de Mir Hossein Moussavi et Mehdi Karoubi veulent profiter de cette occasion pour manifester contre le pouvoir et la réélection du président.