Sarkozy : Le peuple iranien "mérite mieux que les dirigeants actuels"

Le peuple iranien "mérite mieux que les dirigeants actuels" à Téhéran, a déclaré lundi à Berlin le président français Nicolas Sarkozy au cours d'une conférence de presse avec la chancelière allemande Angela Merkel.

Interrogé sur la situation politique en Iran à l'issue de l'élection présidentielle du 12 juin qui a vu la réélection du président Mahmoud Ahmadinejad, M. Sarkozy a salué le courage de "grands dignitaires du régime" qui ont dénoncé "les viols et les tortures imposés à des opposants".

Et il a estimé que les dirigeants occidentaux ne pouvaient en dire moins pour dénoncer ces pratiques que ces dignitaires iraniens.

"Comment pourrions nous fermer les yeux sur une réalité qui est dénoncée, et avec quel courage, par des dignitaires du régime", a-t-il dit.

Il faut dire "combien nous sommes admiratifs du courage du peuple iranien. Il mérite mieux que les dirigeants actuels", a poursuivi le président.

Mme Merkel, pour sa part, s'est déclarée profondément "émue" par le sort d'opposantes iraniennes emprisonnées à un moment où des dirigeants iraniens affirment que certaines ont été violées en prison.

Des manifestations de masse ont été sévèrement réprimées par les autorités en Iran. Sur environ 4.000 personnes arrêtées, 300 sont toujours derrière les barreaux, selon des sources officielles qui ont fait état de 30 morts. L'opposition a de son côté dressé une liste de 69 personnes tuées.

M. Sarkozy et Mme Merkel ont par ailleurs réaffirmé leur intention d'imposer en septembre de nouvelles sanctions contre l'Iran si ce pays refusait de se plier aux demandes de la communauté internationale pour geler son programme d'enrichissement d'uranium. La communauté internationale craint que l'Iran ne soit prochainement en mesure de se doter de l'arme nucléaire.

Mme Merkel a précisé que les nouvelles sanctions, qui doivent encore être débattues à l'échelle internationale, pourraient cibler le "secteur énergétique" iranien.

Si Téhéran refuse de négocier "il nous faudra discuter en septembre, y compris à Pittsburg (au sommet du G20) de plus amples sanctions", a affirmé la chancelière.

"La France comme l'Allemagne sont de l'avis qu'il faudra des sanctions plus sévères", a-t-elle ajouté.

"Je crois à l'efficacité des sanctions," a affirmé pour sa part M. Sarkozy.

En ce qui concerne l'échéance de septembre "l'Iran doit savoir que nous la prenons très au sérieux", a ajouté Mme Merkel.