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Libération Megrahi : Seif el-Islam évoque un marché, Londres dément

Seif el-Islam Kadhafi, fils du numéro un libyen, a affirmé que la libération controversée par l'Ecosse d'Abdelbaset al-Megrahi, condamné pour l'attentat de Lockerbie, était au coeur des contrats commerciaux conclus avec la Grande-Bretagne qui a démenti samedi.

Les déclarations vendredi soir de Seif Al-Islam, acteur clé dans les négociations ayant conduit à la libération jeudi du Libyen, sont intervenues alors que Londres était déjà accusé par l'opinion britannique d'ingérence dans cet élargissement qui a provoqué l'ire de Washington et la presse britannique.

Samedi, la Fondation Kadhafi présidée par Seif Al-Islam a semblé vouloir rectifier le tir, en affirmant que le décision du gouvernement d'Ecosse, où M. Megrahi purgeait sa peine, était "indépendante". Elle a été "prise en toute objectivité et uniquement pour des raisons humanitaires", a dit à l'AFP Youssef Sawan, directeur exécutif de la puissante organisation caritative.

Abdelbaset al-Megrahi, 57 ans, atteint d'un cancer de la prostate en phase terminale et qui n'aurait plus que trois mois à vivre, a été remis en liberté par l'Ecosse pour raisons de santé. Il avait été condamné en 2001 à la prison à vie pour son implication dans l'explosion d'un avion de la Pan Am en 1988 au-dessus du village écossais de Lockerbie (270 morts).

M. Megrahi, seul condamné dans cet attentat, a toujours clamé son innocence. En 2003, la Libye a reconnu officiellement sa responsabilité dans l'attentat puis a payé 2,7 milliards de dollars en guise d'indemnisation aux familles des victimes.

"Dans tous les contrats commerciaux, de pétrole et de gaz avec la Grande-Bretagne, (l'affaire Megrahi) était toujours sur la table des négociations", a déclaré Seïf el-Islam, dans une interview diffusée sur sa chaîne de télévision Al-Moutaouasset.

En recevant M. Megrahi vendredi soir, le numéro un libyen Mouammar Kadhafi a enfoncé le clou en remerciant son "ami" Gordon Brown, le Premier ministre britannique, la reine d'Angleterre et son fils le prince Andrew, pour avoir contribué à la décision écossaise.

Tout en saluant la "décision indépendante et courageuse de l'Ecosse", il a aussi affirmé que cette libération servirait la coopération entre Tripoli et Londres "sur tous les aspects".

"Il n'y a aucun arrangement", a lancé un porte-parole de M. Brown en guise de démenti.

"Il n'a été question à aucun moment (...) de la conclusion d'un marché ou d'un accord entre le gouvernement libyen et le gouvernement britannique", a dit de son côté le ministre au Commerce britannique Peter Mandelson.

Son collègue à la diplomatie, David Miliband, s'est aussi insurgé contre les suggestions selon lesquelles Londres aurait voulu cette libération pour améliorer les relations commerciales avec la Libye, riche en pétrole.

Mais selon Seïf Al-Islam "tous les intérêts britanniques étaient liés à la libération de Megrahi".

Pour la presse britannique, ni Londres, ni Edimbourgh, ni Tripoli ne sortent grandis de cette libération.

"Prétendre que cette décision n'est pas guidée par des intérêts politiques et un niveau de consultation, voire de collusion, entre Edimbourgh et Londres, seuls les gueux peuvent le croire", écrit The Independent. "Il faudrait être naïf pour ne pas percevoir l'odeur du marchandage d'arrière-boutique."

Le Daily Mail évoque une "semaine de la honte" pour les dirigeants britanniques.

L'accueil triomphal réservé à M. Megrahi à son retour à Tripoli a attisé les critiques aussi bien de Washington que de Londres.

Le directeur du FBI Robert Mueller s'est dit "scandalisé" par sa libération, après les "profonds regrets" exprimés par la Maison Blanche.

Seif el-Islam Kadhafi, fils du numéro un libyen, a affirmé que la libération controversée par l'Ecosse d'Abdelbaset al-Megrahi, condamné pour l'attentat de Lockerbie, était au coeur des contrats commerciaux conclus avec la Grande-Bretagne qui a démenti samedi.
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