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Économie - Banques

UBS s’en sort bien, mais est encore loin d’être guérie, selon les analystes

La Suisse a vendu son placement de 9 % dans l'établissement à 16,50 francs suisses par titre, dégageant un bénéfice net de 1,2 milliard pour la Confédération.
La banque suisse UBS, qui a subi des pertes astronomiques dans la crise financière, espère entamer sa guérison après l'accord extrajudiciaire aux États-Unis, mais l'établissement est loin d'être tiré d'affaire, estimaient hier les analystes.
« Une épée de Damoclès flotte toujours au-dessus d'UBS », avertissent les experts de la Banque cantonale de Zurich (ZKB).
Car si Berne et Washington sont arrivés mercredi à un accord sur la première banque helvétique, qui règle dans l'immédiat le contentieux aux États-Unis, l'établissement n'est pas exempt de poursuites judiciaires.
« Quelques points importants sont toujours à éclaircir », estime Andreas Venditti de la ZKB.
Le numéro deux mondial de la gestion de fortune a échappé de justesse à un procès, mais devra révéler les noms de 4 450 titulaires de comptes de contribuables américains soupçonnés de fraude fiscale.
Si la Confédération ne parvenait pas à traiter dans le temps imparti les demandes de l'administration américaine, cette dernière pourrait reprendre la procédure civile, souligne M. Venditti. « Le fisc suisse se trouve sous forte pression », a-t-il ajouté.
« Que se passera-t-il dans les cas où l'IRS (fisc américain) lancerait une procédure judiciaire » contre des contribuables soupçonnés de fraude fiscale, renchérit Peter Thorne, de la banque Helvea.
Dans ce cas, l'établissement - qui a jusqu'à présent échappé à une nouvelle amende - parviendra-t-il à éviter tout paiement supplémentaire ? Et les clients dénoncés à l'IRS pourront-ils porter plainte contre UBS, s'interroge l'analyste, ajoutant que « cela pourrait devenir un processus compliqué ».
Le désengagement « intégral » de Berne, qui détient une participation de 9 % dans UBS depuis le plan de sauvetage d'octobre 2008, lance cependant des signaux positifs.
Les autorités suisses ont « chargé un consortium bancaire de placer les 332,2 millions d'actions UBS qui résultent de la conversion de l'emprunt à conversion obligatoire ». La Confédération a également vendu les coupons de l'emprunt à conversion obligatoire à UBS pour 1,8 milliard de francs suisses.
En cédant le placement à 16,50 francs suisses par titre, Berne a empoché 7,3 milliards, après avoir injecté 6 milliards dans l'établissement, soit un bénéfice d'environ 1,2 milliard de francs suisses (791 millions d'euros).
« La sortie (de la Confédération) est un signal positif, qui montre la confiance du gouvernement suisse » envers UBS, souligne Stefan Schürmann, de la banque Vontobel.
La veille, la Banque nationale suisse avait estimé que la vente de la participation de l'État démontrait « la confiance du marché dans la capacité de résistance d'UBS », tandis que le gendarme des marchés financiers Finma a indiqué que la banque disposait « aujourd'hui d'une base de capital stable et solide ». Pour UBS, qui a subi une nouvelle perte nette de 1,4 milliard de francs suisses au deuxième trimestre, la sortie des autorités suisses est une « confirmation des mesures prises jusqu'ici par la banque pour restaurer sa santé ».
Mais le retour à la confiance risque d'être long. La banque, l'une des plus touchées en Europe par la crise des « subprimes », a encore souffert de sorties nettes de capitaux de 39,5 milliards de francs suisses entre avril et juin. À la Bourse suisse, les investisseurs ont positivement réagi à la vente du placement, le titre UBS progressant de 4,42 % à 17,48 francs suisses, dans un marché en hausse de 1,12 %, hier.

La banque suisse UBS, qui a subi des pertes astronomiques dans la crise financière, espère entamer sa guérison après l'accord extrajudiciaire aux États-Unis, mais l'établissement est loin d'être tiré d'affaire, estimaient hier les analystes.« Une épée de Damoclès flotte toujours au-dessus...

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